Sera visible RÉGULIÈREMENT tous les JEUDIS de chaque

Sera visible RÉGULIÈREMENT tous les JEUDIS de chaque

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LA SEMAINE
Le.groupe des républicains progressistes
dé la CÈfmbre et du Sénat s'est réuni, vendredi soir, sous la présidence de M Méline,
au local de la Société nationale d'acclimatation, rue de Lille.
Plus de cent cinquante députés et sénateurs étaient présents.
M. Méline a prononcé un important discours sur la politique générale du groupe.
Samedi, dans l'après-midi, M. André, juge
de paix au Havre, à procédé, à la villa de
M. Félix Faure, à la levée des scellés apposés
le 18 février sur les portes du bureau fit du
cabinet de travail de l'ancien président de
la République. M. Blondel, ancien secrétaire
de |la présidence, représentait la famille;
M. Gathala, sous-préfet; un délégué du
ministre des affaires étrangères, M. Narcy,
notaire, et M. Guillemette, commissairepriseur, assistaient à cette opération.
Il se peut que la date de la réunion de la
conférence, fixée d'abord au 18 mai, soit quelque peu retardée.
Le gouvernement hollandais, qui allait
envoyer aux puissances une lettre officielle
de convocation, vient, en effet, d'être prié
par le comte Mouraview d'ajournei- l'envoi
des invitations.
Sur les réclamations du gouvernement
ottoman, la Bulgarie ne sera pas invitée à la
conférence.
Voici les résultats de l'élection législative,
scrutin de ballottage, qui a eu lieu, dimanche dernier, dans l'arrondissement de Louviers (Eure) :
Inscrits, 16,492. — Votants, 12,008
MM. RIBERPRET. républ. mod. ...élu 6.350
PICARD, ladical
-4.449
Louis GEORGES
989
Il s'agissait de remplacer M. Thorel, élu
sénateur.
Les derniers renseignements venus de
source autorisée permettent, de démentir
formellement la prétendue attaque de la
mission Foureau par les Touareg.
On commence à pouvoir se rendre compte
des effets économiques de l'accord qui a rétabli les relations commerciales entre la
France et l'Italie. Les statistiques pour les
deux premiers mois de l'année ont été dressées eteront donné les chiffres suivants :
Du 1 janvier au 20 février 1899, les marchandises italiennes importées en France se
sont élevées à 25 millions 271,000 francs, et
les marchandises françaises exportées pour
l'Italie à 27 millions 824,000 francs. De la
comparaison faite avec la même période de
l'année 1898, il résulte une augmentation de
3 millions 803,000 francs pour les marchandises italiennes, et une augmentation de
7 millions 486.000 fr. pour les marchandises
françaises.
On annonce cette semaine la mort du
général Jouart, commandant la 41" division
Capitaine d'artillerie en 1870, il s'était particulièrement distingué au siège de Bitche.
On annonce également la mort du comte de
Chaudordy, ancien ambassadeur, qui fut
chargée pendant la guerre, par le gouvernement de la défense nationale, de la direction
des relations diplomatiques. Il fit preuve
d'activité et de patriotisme dans ces fonctions.
Feuilleton du JOURNAL DE T0URNON
I fojapr l Saint..... Mou !!!
Néant ! — L'ardoise de la station porte
immuablement la mention : néant! Est-ce
pour rappeler aux voyageurs la vanité des
choses humaines, que la Compagnie des
chemins de fer a planté sur le bord de la
ligne, comme un objet oublié, cette gare
de Saint... mettons, pour ne froisser personne, Saint-Maclou ?
Je ne suppose pas aux Compagnies de
chemins de fer — généralement peu suspectes d'attacher leurs chiens avec des saucisses — des intentions si profondément
philosophiques. Non, tout bonnement, la
Compagnie s'est mis le doigt dans l'œil...
mais il est un humble fonctionnaire qui
gémit, qui souffre trois ou quatre fois par
jour de la bévue de la Compagnie — ce
fonctionnaire c'est le pauvre chef de gare
de Sainl-Maclou.
On a son petit amour-propre, ou on ne
l'a pas ; et c'est dur d'être quotidiennement
le point de mire de bordées de regards
railleurs et de fusée de quolibets.
— Oh ! là là ! que foule !
— Mince de presse !
— A la queue du chat foireux 1
Sans compter les Messieurs grincheux,
qui grognent contre l'arrêt inutile du train.
Le malheureux employé !... il court! il
vole, du disque aux urinoirs ! de la locomotive à la queue du train. Il gesticule ! il voltige ! il bondit ! il papillonne ! Il agite avec
A signaler aussi la mort de M. Mizon,
ancien lieutenant de vaisseau et administrateur en chef de Mayotte, récemment nommé
gouverneur de Djibouti. M. Mizon qui, on
s'en souvient, avait poursuivi, il y a quelques années, un grand voyage d'exploration
au centre de l'Afrique, était en route pour
rejoindre son nouveau poste quand le mal l'a
terrassé et emporté.
Dimanche soir a eu lieu le banquet annuel
de la Ligue nationale de la Prévoyance et
de la Mutualité. M. Charles Dupuy, président du Conseil, a prononcé un discours dans
lequel il a a énnméré les bienfaits de la
République.
« Oui, a-t-il ajouté, la République, depuis
vingt ans, a connu des heures difficiles, mais,
s'inspirant toujours des principes de liberté
et des idées de justice, elle attend l'avenir
avec confiance.
« A la fin de ce siècle, elle pourra être
flèrede l'œuvre accomplie et dire aux jeunes
générations : Patience, courage, espoir. »
Ces paroles, ainsi que la péroraison très
chaleureuse, ont été couvertes d'applaudissements.
qu'il a été annoncé, dans la Drôme. Ce
voyage, qui n'aura pas de caractère officiel, ne durera pas plus de 48 heures.
M. Loubet quittffa Paris le 5 avril par
le rapide du soir, arrivera à Montéliraar
le 6 et en repartira le 7 au soir pour être
rentré le lendemain! matin à Paris.
Le Président seta. accompagné de M.
Charles Dupuy, piësident du Conseil, de
M. Combarieu et de M. le général Bailloud. Il ne s'arrêter», d'après ce que l'on
assure, que quelques minutes en gare de
Valence.
A Montélimar, où l'on est tout heureux
de la visite présidentielle, de brillantes
fêtes sont organisées pour le 6 et le 7 avril.
De grands préparatifs dus à l'initiative de
la municipalité, des diverses sociétés et à
celle des particuliers sont faits pour recevoir dignement le tfief de l'Etat.
CONSEIL D'HYGIENE
L'an mil huit cent quatre-vingt-dix-neuf
A la suite de l'assemblée générale tenue
dimanche, M.Marcel Prévosta été élu, lundi, et le treize du mois de mars, à deux heures
par le comité, président de la Société des de l'après-midi, le Conseil d'hygiène de
gens de lettres; MM. Fernand Lafargue et l'arrondissement dç Tournon s'est réuni à
de Larmandie ont été élus vice-présidents.
la Sous-Préfecture sous la présidence de
M. le Sous-Préfet.
Un nommé Claeys, sujet beige, espion à la
Etaient présents :
solde de l'Angleterre, a été, sur les indications du commissaire spécial de Cherbourg, MM. CHAMPAVèRE, sous-préfet,
arrêté à Paris ainsi que sa femme, par la
NADAUD, président du Tribunal civil,
police de la sûreté. De nombreux documents
FAURE, maire de Tournon,
intéressant la défense de Cherbourg ont été
le Docteur DAGRèVE,
trouvés en sa possession. Les deux inculpés
le Docteur LA SAIGNE,
ont été conduits à Cherbourg et mis à la
disposition du parquet de cette ville.
le Docteur BONNARD,
le Docteur ARMANDON.
M. Pasques n'a pas encore reçu du Parquet
Absents avec excases :
les réquisitions dans l'affaire DéroulèdeHabert. Il est problable que son ordonnance MM. GUERBY, vétérinaire,
ne sera pas rendue avant plusieurs jours.
CHAUMEIL, pharmacien,
Il en est de même de l'ordonnance de M.
BOURRET, pharmacien,
Fabre qui s'occupe de l'affaire des Ligues.
DE MOLHINS, ingénieur des Ponts et
Chaussées.
Le mouvement préfectoral rendu nécessaire par la vacance de la préfecture des
Le Président passe ensuite à la question
Alpes-maritimes sera fait après la séparation
des Chambres ; il sera purement hiérarchi- des eaux de Tournon. Lecture est donnéer
que; toutefois, il sera complété par la des résultats fournis par l'analyse que le D
réintégration d'un des préfets que le cabinet Roux, directeur du bureau d'hygiène de
précédent avait fait sortir de l'administra- Lyon, a faite des eaux du Doux et de la
tion et qui va y rentrer par suite d'une pompe des Graviers. Les conclusions sont
permutation.
les suivantes :
« L'échantillon n0 1 (eau du Doux) est
Le bruit a couru que, par suite des char- absolument mauvais et impropre à l'alimenges accablantes recueillies contre eux, MM. tation tant au point de vue qualificatit que
Déroulède et Marcel Habert seraient ren- quantitatif.
voyés devant la Haute Cour.
« L'échantillon n0 2 (pompe des Graviers) peut, à la rigueur, être considéré
La Turquie a envoyé aux ambassadeurs de comme bon si la teneur en microbes reste
France et d'Angleterre une note protestant sensiblement la même ou devient moindre,
contre la convention anglo-française.
si des causes de pollution n'existent pas
L. E.
dans le voisinage. »
M. le Maire donne lecture d'un rapport
fait par M. Gay sur la source dite du Château dont il a été question pour alimenter la
ville de Tournon en'èàù potaBrérD'après
le jeaugeage fait récemment, cette source
ne donnerait que neuf litres à la minute,
LOCALE & RÉGIONALE ce qui est reconnu insuffisant par les membres du Conseil.
Le Docteur Bonnard propose l'adduction
Voyage Présidentiel. — C'est la d'une source beaucoup plus abondante
semaine prochaine que M. Loubet, pré- située sur le sommet du coteau de Pierres,
sident de la République, se rendra, ainsi derrière la Maison du Diable. La partie
Chronique
frénésie un drapeau rouge, comme s'il
avait à garer une douzaine de trains! il
cherche par une activité factice, à faire
croire à des occupations multiples, et à
détourner sur lui les yeux moqueurs ou
furibonds fixés sur la porte close de la salle
d'attente et sur le néant de l'ardoise !
Et quand le train a disparu derrière la
courbe prochaine, ne se trahissant plus que
par un panache de fumée et des hennissements lointains... le pauvre diable, éponge
son front ruisselant de sueur, efface rageusement le néant de l'ardoise, et', les bras
ballants, affaissé, mélancolique, stupide, il
retourne s'asseoir devant ses registres immaculés, devant son guichet où une araignée tisse sa toile; et, sous ses yeux
sarabande cet éternel point d'interrogation :
aurai-je un voyageur pour le train de
8 heures... 59?...
*
Sulpice — ai-je dit qu'il s'appelait Sulpice? l'infortuné !... Sulpice a fait des bassesses pour racroeber des voyageurs — il
s'est rendu au bourg; il a prié, supplié les
bonnes gens, il a été jusqu'à s'offrir à leur
payer leur voyage !... Il en a été pour sa
courte honte!... l'ardoise porte toujours
néant !
Sulpice s'est marié pour peupler sa solitude. Sulpice a des poulets et des lapins ; il
a même un enfant... mais pas de voyageurs.
Pas un!... ah! c'est triste, triste...
triste !
La contagion du désespoir a gagné sa
compagne, et, quelques minutes avant le
passage des trains, tous deux, l'un au sud,
l'autre au nord, du haut de leur premier
étage, ils explorent l'horizon, comme sœur
Anne... Mais, comme sœur Anne, ils ne
voient rien venir.
Triste! triste!
Avoir un voyageur, un seul, un tout
petit ! un enfant ! un nain !... est devenu
chez eux une idée fixe, une monomanie, et
vous ne sauriez croire à quels enfantillages ils en sont venus, elle et lui, pour
se donner l'illusion de la réalité !
Elle s'installe devant le guichet avec des
petits cartons du format des tickets réglementaires ; lui passe dans la salle d'attente
et, d'une voix aimable, demande une troisième pour la station voisine; ou, d'une
voix bourrue, «ne/we/Bi'ère pour Paris. Elle
répond avec un sourire angélique ; t C'est
65 centimes, ou c'est trente-deux trente
Monsieur. » Et, tandis que/ui fait semblant
de chercher dans son portemonnaie la
somme demandée, elle agite un trousseau
de clefs avec fracas, remue des sous dans le
tiroir de la caisse, et fait retomber le balancier.
...Oh ! quand le balancier fait pan ! quel
épanouissement de leur âme à tous deux !...
quelle jouissance.
A la fin ils se sont blasés sur cet exercice
platonique; l'araignée a retissé sa toile
devant le guichet, et, depuis deux ans, ils
attendent, avec quelle anxiété ! un voyageur pour de vrai.
Mais l'ardoise porte l'immuable mention
néant ; et quolibets et grognement continuent leur train...
— Triste!
*
Ce matin-là, elle dégringola l'escalier...
— Sulpice ! Sulpice !...
— Quoi?... serait-ce?...
D EDW IRD mm
"
de la source déjà captée qui se déverse
dans un grand réservoir donne, d'après le
récent jaugeage, 36 litres à la minute soit
25.920 litres en 12 heures. Avec un réservoir qui emmagasinerait l'eau de la nuit,
la ville pourrait mettre à la disposition de
chacun des 4.200 habitants qui composent
l'agglomération 12 litres 35. En captant la
source toute entière, telle qu'elle coule
actuellement au bas du ravin qui forme
son bassin, on trouve que le débit est de
72 litres à la minute, soit 24 litres 70 par
habitant.
M. le Docteur La Saigne soulève la
question de la filtralion possible des eaux
du Doux au barrage même.
M. le Maire objecte qu'un filtre situé
sur les prises d'eau occasionnerait une
diminution considérable de la pression et
qu'on éprouverait de nombreuses difficultés
pour le nettoyage du Pitre.
Le Conseil d'hygiène décide donc à
l'unanimité d'étudier la question d'adduction des eaux de la fontaine de Pierres
dont la quantité paraît suffisante pour l'alimentation de la ville en eau potable.
M. Gay, architecte de la ville, sera
chargé de produire dans le plus bref délai
un rapport sur cette source.
M. le Maire demande quelles sont les
mesures à faire prendre pour prémunir les
habitants contre les dangers de la mauvaise qualité des eaux. L'ébullition prolongée est la méthode la plus recommandable.
Et ont les membres présents signé après
lecture.
Pour extrait conforme :
Le Sous-Préfet,
CHAMPAVÈRE.
Prix Villard; — On sait que tous les
deux ans le conseil général décerne à
l'auteur du meilleur ouvrage sur l'Ardèche
le produit du legs de M. Villard.
Les auteurs, originaires de l'Ardèche,
qui désirent participer au concours, doivent
déposer, avant le 25 juin prochain, à la
préfecture, 4 exemplaires de leur ouvrage.
Ce prix sera décerné par le conseil général dans sa session d'août prochain.
Nomination. — M. L. Anglade, commis des Contributions indirectes à Tournon, est nommé percepteur à Présailles
(Haute-Loire), en remplacement de M.
Renault.
Nous adressons à M. Anglade nos bien
sincères félicitations.
Gelée. — Nous avons signalé samedi
dernier les dégâts causés dans notre région
par les gelées. D'après les renseignements
qui nous parviennent, les pertes sont considérables dans toute l'Ardèche.
D'Annonay, on écrit que les gelées ont
fait un mal irréparable aux arbres fruitiers,
" Des montagnes des Cévennes, diverses
correspondances font connaître que les
agriculteurs sont dans la désolation, le
froid ayant détruit les pommes de terre qui
venaient d'être ensemencés.
Dans le canton de Serrières, à SaintDésirat, la récolle des primeurs est entièrement perdue.
Elle fit oui avec la tête ; il devint tout
pâle.
— Serait-ce possible?
— Oui! Oui!
— Ne t'es-tu pas trompée !
—Non ! oh ! non ! C'en est bien un !
On tire le trousseau de clefs, on ouvre
le tiroir et le guichet ; on expulse l'araignée très étonnée de ce procédé inaccoutumé ; on fait fonctionner le balancier qui
imprimera en creux sur la dos du billet les
trois chiffres fatidiques — 1... 4... 95... ce
qui veut dire 1er Avril 1895, on prépare
l'appoint — en cas ! — Tout est prêt... et
l'on attend !... avec quelles palpitations de
cœur!
Enfin — la station de Saint-Maclou va
avoir un voyageur !
— A propos ! a-t-i7 des bagages ?... je
devrais peut être graisser la bascule ?
— Non, je ne crois pas qu'i/ ail des bagages. Adieu, je me sauve 'habiller...
Elle disparaît et lui reste seul;
*
Pan ! Pan !
— Un billet pour?...
— Un p'tit sou, s'y vous plaît, et une
croûte de pain, mon bon Monsieur !...
Et un gueux lamentable, digne du burin
de Callot, exhiba à travers le guichet sa
figure tannée et ravinée...
Sulpice fit un haut-le-corps: adieu ses
folles visées, adieu ses belles illusions!
Mais c'était un homme énergique.
— Il me faut un voyageur, se dit-il, je
ne veux pas en avoir le démenti ; ce voyageur, je l'aurai !
Il fit entrer le vieux dans son cabinet,
lui coupa à même la miche une énorme
La retraite des instituteurs. — lia
Chambre a voté samedi un crédit de
1.200.000 francs pour assurer le service
des pensions civiles aux instituteurs et
institutrices en droit de prendre leur
retraite et surtout de la toucher.
Le vote de ce crédit, qui sera, certainement, approuvé par le Sénat avant les
vacances, met fin à une situation déplorable dont étaient victimes les instituteurs
et institutrices.
Le crédit disponible pour les retraites
des fonctionnaires de l'enseignement primaire en 1899, ne s'élevait en effet, qu'à
620.000 fr. et ne permettait même pas
de liquider l'ariéré des demandes de
retraite en instance au 31 décembre 1898.
A l'heure actuelle, il y a 1.622 instituteurs
ou institutrices qui sont en congé sans
traitement et qui demandent leur admission
à la retraite à laquelle ils ont droit ; ces
admissions à la retraite s'élèveront au
total de 17.840.000 fr. ; chaque retraite
étant de 1.100 fr.
Le maintien en activité de ces 1.622
instituteurs ou institutrices aurait eu pour
conséquence de conserver dans les cadres
des maîtres fatigués ou malades et hors
d'état de remplir les devoirs de leurs fonctions. L'enseignement en aurait souffert ;
le gouvernement a donc préféré demander
au parlement le crédit nécessaire pour
remédier à une situation fâcheuse ; la
Chambre l'a approuvé, le Sénat en fera de
même et les instituteurs pourront enfin
toucher leur retraite.
Les fêtes d'Orange. — Nous avons
enfin un programme définitif des prochaines fêtes d'Orange ! La commission officielle
chargée d'organiser des représentations au
théâtre antique, a tenu samedi une séance
qui a duré trois heures. Voici ce qu'elle a
décidé :
Mme Sarah Bernhardt, qui désire ardemment jouer dans ce cadre de ruines superbes, donnera le premier soir une représentation de Pbèdre ou de la Samaritaine, à
son choix. L'Opéra et l'Odéon auront, l'un
et l'autre, la soirée du lendemain : le premier , avec un prologue entremêlé de
danses grecques, qui s'appellera VAme
antique, sur un poème de M. Jean Lorrain,
avec musique de M. Paul Vidal ; le second
avec Atbalie et les chœurs de Colonne.
M. Paul Ginisly a été nommé — sous
réserve de l'approbation ministérielle —
délégué général, chargé de l'organisation
des spectacles. M. Paul Mariéton a été
choisi comme délégué permanent de la
commission officielle des représentations
nationales et secrétaire général des fêtes
d'Orange. C'est lui qui représentera officiellement la Société des Amis du théâtre
d'Orange.
Les prochaines fêtes sont, en principe,
fixées au samedi 5 et au dimanche 6 août.
M. le président de la République a promis
d'y assister
\ ,
La conférence de M. Moulin. —
Nous avons annoncé la conférence donnée
samedi dernier, à Privas par M. Moulin,
professeur de philosophie au lycée de Tournon. Cette conférence a obtenu un plein
succès.
De nombreux auditeurs, parmi lesquels
tartine, lui versa un verre de muscadet et
le sonda insidieusement.
— Voyons, mon brave, est-ce que nous
n'éprouverions pas le besoin de faire un
petit voyage à la ville ?
— Je n'ai pas le sou !
— Je vous paierai votre billet.
— Que nenni ! il y a des châteaux dans
les environs — j'y ferai une bonne collecte
— tandis que dans les villes, voyez-vous,
il y a les flics qui me ramasseraient.
— Je vous donnerai un aller et retour,
et vous reviendrez par le premier train ?
Non.
— Et quarante sous pour déjeuner làbas.
La voix de Sulpicese faisait insinuante...
en pure perte, héias [... Le vieux s'entêtait
à ne pas accepter l'aubaine.
— Peut-êtrç aussi avait-il son idée, un
chef de gare qui fait des propositions aussi
mirobolantes, c'est louche !...
Sulpice eut une inspiration lumineuse.
— Soit dit-il — comme vous voudrez !
A votre santé !
Un quart d'heure durant il versa au vieux
rasades sur rasades ; puis le voyant suffisamment abruti, il continua ses tentatives
de corruption.
O bonheur !... ça prenait!.'., ça prenait!...
le vieux mollissait !
— Eh bien ! j'accepte les quarante
sous.
— C'est dit.
— Et l'aller et retour.
— Oui, oui !
— En première !
— Dites-donc ?
— En première, ou rien de fait ! ricana
l'afireux bonhomme en se versant un plein
Dentiste Américain, Dentiste de la Société des Gens de Lettres de France
«
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