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ARCHIVED - Archiving Content ARCHIVÉE - Contenu archivé Archived Content Contenu archivé Information identified as archived is provided for reference, research or recordkeeping purposes. It is not subject to the Government of Canada Web Standards and has not been altered or updated since it was archived. Please contact us to request a format other than those available. L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous. This document is archival in nature and is intended for those who wish to consult archival documents made available from the collection of Public Safety Canada. Le présent document a une valeur archivistique et fait partie des documents d’archives rendus disponibles par Sécurité publique Canada à ceux qui souhaitent consulter ces documents issus de sa collection. Some of these documents are available in only one official language. Translation, to be provided by Public Safety Canada, is available upon request. Certains de ces documents ne sont disponibles que dans une langue officielle. Sécurité publique Canada fournira une traduction sur demande. Direction Rapport des programmes pour spécialistes LA JUSTICE PÉNALE ET LES AUTOCHTONES: RECHERCHES ET SOURCES DE DONNÉES N0 1987-03 11 1 98 .C87 J3 1987 c.2 Solliciteur général Canada Secretariat du Ministère ,c87 document does not lento tbe Cceen. Pope authonzaton Copfight oi ttis must be obteed tram Ibe eue ‘ce 196,7 inlended use. du V ésent document appeennent paçao.ee. «eue esatIon du contenu du Osent es des pas ttat. et apptouvée veaubtertee document WANDA ;Ami EsoN 'ÊT CAR0L LApRAIRIE r _. , --- - -LtEARse NYER°Ar_ TofriFecsAnNLAIDcIAT('P GE.F4 "1141ST NOV 27 BIF3LIOT w È0 UE M . N 1PF DL SnliIC , TEU P Cu C;;INt.0 4 cm/Ar-en CANADA el 01-T'An. /LA JUSTICE PÉNALE ET LES AUTOCHTONES: RECHERCHES ET SOURCES DE DONNÉES N0 1987-03 Le présent document de travail a été rédigé en vertu d'un contrat en 1985, et revu en 1987 pour le compte de la division de la Recherche. Ce document de travail est disponible en anglais. This working paper is available in English. (i) TABLE DES MATIÈRES Page INTRODUCTION 1 A. B. 1 2 Portée Méthodologie 1. Examen de la documentation et des écrits sur le sujet 2. Consultations 3. Détermination des sources de données 4. gvaluation de la base de données 5. Définitions CHAPITRE 1 - LA RECHERCHE 2 3 4 4 5 6 A. La surreprésentation B. Questions clés sur la recherche C. Jeunes contrevenants autochtones 1. Les lacunes au chapitre de la recherche 2. Recherche sur les jeunes contrevenants autochtones D. Les détenus autochtones au sein des établissements fédéraux 1. La recherche: objets limités 2. Questions clés E. Résumé 1. Modèles de criminalité en milieu urbain et en milieu rural 2. Jeunes contrevenants autochtones 3. Détenus autochtones au palier fédéral 46 46 47 CHAPITRE 2 - BESOINS AU CHAPITRE DES DONNÉES 48 A. Aperçu général B. Besoins au chapitre de l'information 1. Composantes majeures 2. Maximalisation des possibilités de corrélation C. Éléments critiques d'information 1. Origine raciale 48 48 48 50 50 51 51 2. Age Résidence du contrevenant et lieu où l'infraction est commise 4. Comparaison des données Première composante 1. Données sur l'infraction 2. Caractéristiques du contrevenant 3. Données sur la peine 4. Données sur l'issue de la condamnation 6 7 10 10 11 21 21 22 45 3. D. 51 52 53 53 54 54 55 (ii) Page E. F. G. Deuxième composante Données multidisciplinaires 1. Troisième composante Résumé CHAPITRE 3 - EXAMEN DE LA BASE DE DONNÉES RECHERCHE CONTEXTUELLE A. Aperçu général B. Statistique Canada 1. Définition générale 2. Le Recensement de 1981: rapports publiés sur l'ensemble de la population 3. Bandes récapitulatrices d'utilisateurs Bandes de données et microfiches sur les autochtones - 1981 4. Bases de données sur les autochtones - A venir 5. Recensement de la population incarcérée 6. Base de données sur les autochtones: Centre canadien de la statistique juridique Démarche en cours 7. Programme de données sur les petites régions C. Affaires indiennes et du Nord Canada 1. Exposé général 2. AINC - Registre des Indiens inscrits 3. Recherches socio-démographiques Totalisations croisées 4. Autonomie gouvernementale - Bases de données sur les bandes indiennes D. Santé et Bien-Être social Canada 1. Aperçu général 2. Le Programme national de lutte contre l'abus de l'alcool et des drogues chez les autochtones (le "PNLAADA") E. Autres 1. Examen des services aborigènes F. Résumé 56 56 58 59 61 61 61 61 64 67 68 69 70 70 74 74 74 76 78 79 79 80 83 83 84 CHAPITRE 4 - EXAMEN DE LA BASE DE DONNÉES MODÈLES DE CRIMINALITÉ 86 A. B. 86 86 Aperçu général Centre canadien de la statistique juridique 1. Programme de déclaration uniforme de la criminalité 2. Programme sur l'homicide 3. Enquête sur l'administration de la police 86 89 92 lf( (iii) Page C. Gendarmerie royale du Canada 1. Système des rapports statistiques sur les opérations (RSO) 2. Rapports d'incidents 3. Base de données du NSED/CIPC D. Autres organismes chargés de l'exécution de la loi E. Tribunaux F. Résumé 92 93 94 96 96 97 CHAPITRE 5 - EXAMEN DE LA BASE DE DONNÉES JEUNES CONTREVENANTS AUTOCHTONES 100 A. B. C. D. Aperçu général Centre canadien de la statistique juridique 1. Programme de la justice pour les jeunes Ministère de la Justice 1. Délégués è la jeunesse auprès des tribunaux: analyse des besoins Ministère du Solliciteur général 1. Étude nationale sur les tribunaux pour adolescents 2. Étude des tribunaux ruraux et septentrionaux du Manitoba 92 100 101 101 102 102 103 103e — 10 4) CHAPITRE 6 - EXAMEN DE LA BASE DE DONNÉES - DÉTENUS AUTOCHTONES DANS LES ÉTABLISSEMENTS FÉDÉRAUX 105 A. Aperçu général B. Système d'information opérationnelle (SIO) 1. Caractéristiques générales 2. Éléments d'information: Emplois éventuels et limites 3. Raccord du Sb O et du NSED 4. Rapports disponibles C. Systèmes d'information manuels 1. Dossiers des détenus du SCC administration centrale 2. Dossiers des détenus du SCC Établissements D. Documentation sur les programmes 1. Données sur les services de psychologie 2. Données sur l'éducation 3; Données sur l'emploi Données sur l'élargissement communautaire 4. 105 105 105 110 120 121 123 123 126 127 127 129 130 131 ( i v) Page Commission nationale des libérations conditionnelles 1. Fichiers manuels 2. Système informatisé d'information sur la libération conditionnelle (SIILC) F. Résumé E. 131 131 132 133 CHAPITRE 7 - R.ÊSUM2 DES CONCLUSIONS ET DES RECOMMENDATIONS A. B. C. D. E. Bases de données contextuelles Modèles de criminalité urbains et ruraux Jeunes contrevenants autochtones Détenus autochtones au sein des établissements fédéraux Conclusions 135 135 136 136 137 137 NOTES 139 BIBLIOGRAPHIE 146 INTRODUCTION La division de la Recherche du Secrétariat du Solliciteur général vise à participer au développement de la recherche sur la justice dispensée aux autochtones du Canada afin de combler des lacunes critiques en matière d'information. De nombreuses difficultés, à ce chapitre, ont trait à la disponibilité, à la qualité et à l'exhaustivité des données. Le présent projet a donc été commandé pour évaluer l'application des sources de données existantes relatives à la justice et aux autochtones. Plus particulièrement, le mandat qui nous a été confié, mentionne les objectifs suivants: [TRADUCTION] "déterminer les sources de données, la disponibilité de ces données et une stratégie de collecte portant sur les modèles de criminalité autochtone, en milieu urbain ou rural, les détenus autochtones et les infractions commises par les jeunes contrevenants autochtones." L'on s'attend à ce que le présent projet fournisse des renseignements qui seront utiles au ministère du Solliciteur général ainsi qu'à d'autres ministères et organisations qui s'intéressent à la recherche sur la justice pénale et les autochtones. A. Portée Le mandat stipule les tâches suivantes: -2- 1. Déterminer les éléments de recherche et les questions qui ont trait aux hommes et aux femmes autochtones incarcérés dans les établissements correctionnels fédéraux, aux jeunes contrevenants autochtones des deux sexes, et aux modèles de criminalité, en milieu urbain et rural; 2. Déterminer et évaluer les sources de données existantes au niveau fédéral et, s'il y a lieu, à l'échelon provincial ainsi qu'à d'autres paliers de juridiction; et, enfin, 3. Préciser les lacunes actuelles au chapitre de l'information et présenter une stratégie de collecte de données qui assure la satisfaction des besoins de la division de la Recherche. B. Méthodologie 1. Examen de la documentation et des écrits sur le sujet Dans une étape initiale, nous avons passé en revue les écrits relatifs à la participation des autochtones dans le système de justice pénale. Une récente publication du Ministère (1), dans laquelle on trouve une brève analyse de ces études relativement à la période 1972-1983, nous a grandement facilité la tâche. Des documents provenant du gouvernement fédéral, dont des rapports publiés par Approvisionnement et Services, ainsi que des documents non publiés (mémoires, études spéciales et documents de planification) ont ainsi été colligés lors d'une série - 3 - d'entretiens avec les représentants gouvernementaux. C'est par l'entremise de sources secondaires, et non en communiquant directement avec les juridictions pertinentes, que nous avons obtenu les études et la documentation émanant des autorités provinciales. La documentation colligée lors de l'inventaire qu'a récemment compilé le Ministère (2) relativement à la recherche et aux programmes sur la justice pénale et les autochtones s'est avérée une source principale d'information; nous avons ainsi obtenu des renseignements sur les pratiques mises en oeuvre dans diverses juridictions au chapitre de la consignation de données sur l'origine raciale. En outre, la documentation colligée par l'entremise du Centre canadien de la statistique juridique nous a fourni une base d'information quant aux sources de données provinciales. 2. Consultations Nous avons d'abord consulté des représentants clés du Ministère. Il s'agissait de déterminer le statut actuel des programmes et des recherches (en vigueur ou projetés) portant sur la justice pénale dispensée aux autochtones, de préciser les sources potentielles de données, et de cerner plus clairement les besoins en information auxquels la présente étude pourraient répondre au chapitre de la justice dispensée aux autochtones. Nous avons aussi communiqué avec les fonctionnaires clés d'autres ministères, c'est-à-dire celui de la Santé et du Bien-Etre social, de la Justice, des Affaires indiennes et du Nord du Canada, de Statistique - 4 - Canada, du Centre canadien de la statistique juridique et du Secrétariat d'Ctat. 3. Détermination des sources de données Les sources d'information visées par la présente étude ont trait aux bases de données actuelles et, dans la mesure du possible, à celles qui sont prévues. Nous avons tenu compte des systèmes manuels et automatisés, quoique l'importance ait été principalement accordée à ces dernières sources. Il faut signaler que les sources de données sont définies selon la catégorie principale à laquelle elles appartiennent. Ainsi, outre leur fonction première, les données sur la correction peuvent être utilisées dans une vaste gamme d'études précarcérales ou postcarcérales. Nous avons omis les statistiques relevant de programmes individualisés, et qui peuvent servir à l'exploitation ou à l'évaluation d'un programme, ou à d'autres fins. 4. Évaluation de la base de données Pour évaluer la fiabilité des sources de données, nous nous fondons surtout sur les documents disponibles traitant du sujet et sur les entretiens obtenus avec les fonctionnaires chargés de ces sources. - 5 - 5. Définitions Le terme "autochtone", dans le présent document, renvoie aux Indiens inscrits soumis aux régimes des traités, aux Indiens non inscrits, aux Métis et aux Inuit. L'expression "population qui habite la réserve" renvoie aux membres inscrits des bandes indiennes (aux termes de la Loi sur les Indiens) qui vivent dans les réserves destinées à la bande, dans celles qui sont destinées à d'autres bandes indiennes, sur les terres de la Couronne administrées par la bande, sur celles qui sont administrées par d'autres bandes ou sur d'autres terres de la Couronne. L'expression "population qui vit hors de la réserve" renvoie aux Indiens inscrits qui, pendant douze mois consécutifs et pour des raisons autres que l'éducation ou la santé, n'habitent pas dans leur réserve ou leur communauté, selon ce qui est défini au paragraphe précédent. - 6- CHAPITRE I A. - LA RECHERCHE La surreprésentation Il est difficile d'indiquer, avec quelque exactitude, dans quelle mesure les autochtones sont surreprésentés dans le système de justice pénale, puisqu'il n'existe aucune recherche exhaustive sur leurs déplacements au sein de ce système. Trois raisons expliquent cet état de choses. Tout d'abord, il n'y a que peu d'organismes de justice pénale qui recueillent de l'information sur l'origine ethnique, et on peut douter de la fiabilité des données compilées. En deuxième lieu, la toile de fond à partir de laquelle la situation des contrevenants autochtones peut être comparée à celle de la population en général est suspecte (3), car les données du Recensement de 1981, au chapitre des autochtones, contredisent d'autres renseignements, dont les chiffres fournis par les organisations aborigènes. Enfin, l'évaluation de la surreprésentation autochtone dans le système de justice pénale dépend grandement des renseignements obtenus auprès des établissements correctionnels. Cette source démontre clairement que la proportion d'autochtones, chez les détenus, est supérieure à leur pourcentage manifeste dans l'ensemble de la population, mais ces chiffres signifient simplement que les autochtones sont surreprésentés à une étape finale du système de justice pénale, à savoir, l'incarcération. Ils ne nous apprennent rien sur les causes de ce phénomène, comme la gravité des accusations ou la durée de la sentence. En outre, ces données ne peuvent déterminer de liens de causalité à d'autres niveaux du système de justice pénale, dont les pratiques qui ont 7 trait à l'inculpation et à l'imposition de la sentence. Nous en sommes donc réduits, faute de renseignements nécessaires et fondamentaux, à mesurer l'ampleur du problème sur la foi d'Happroximations" rudimentaires qui s'appuient sur des sources indirectes et anecdotiques. Par conséquent, il est difficile d'évaluer si les efforts fournis au chapitre des politiques et des programmes peuvent répondre à la demande ou s'ils sont appliqués avec quelque pertinence. B. Questions clés sur la recherche Les questions clés ont trait aux modèles et aux causes de l'activité criminelle autochtone. Il nous faut obtenir des données en séries chronologiques pour documenter les modèles de criminalité qui ont cours dans divers milieux communautaires et évaluer leur évolution possible à la lumière de mesures de rechange qui pourraient être mises en oeuvre dans ces milieux. La recherche se limiterait à l'étude des activités criminelles rapportées, puisque nous ne pouvons, commodément, déterminer les taux réels de criminalité. Les données devront cerner les modèles propres aux Indiens inscrits, aux Indiens non inscrits, aux Métis et aux Inuit. Enfin, il est nécessaire d'obtenir des renseignements supplémentaires sur les modèles masculins et féminins de criminalité ainsi que sur ceux qui ont trait aux jeunes contrevenants autochtones. Les questions clés sont donc les suivantes: 1. Quels types de crimes sont commis par les autochtones qui habitent - 8 - dans les réserves, qui vivent hors des réserves et en région rurale, ou hors des réserves et en région urbaine? Il est de toute première importance de déterminer la différence entre les crimes commis en milieu urbain et ceux perpétrés en milieu rural. 2. Quelles sont les caractéristiques sociales, économiques et démographiques du contrevenant de chaque catégorie criminelle et de chaque milieu communautaire? Les éléments clés comprennent la migration du contrevenant ainsi que le temps passé dans le milieu avant de commettre l'infraction. 3. Peut-on établir un cadre de référence comparatif pour analyser les différences entre les modèles de criminalité autochtones et non autochtones dans chacun des milieux communautaires? 4. Qu'est-ce qui différencie, le cas échéant, l'activité criminelle de l'autochtone adulte de sexe masculin de celle du non-autochtone adulte? 5. Qu'est-ce qui différencie, le cas échéant, l'activité criminelle de l'autochtone adulte de sexe masculin de celle de l'autochtone adulte de sexe féminin? 6. Qu'est-ce qui différencie, le cas échéant, l'activité criminelle de l'autochtone adulte de sexe féminin de celle de la non-autochtone adulte? -9- 7. Qu'est-ce qui différencie, le cas échéant, l'activité criminelle des jeunes contrevenants, relativement aux groupes autochtones et non autochtones mentionnés aux questions 4, 5 et 6? 8. Qui sont les victimes? Quels types de crimes les autochtones commettent-ils contre des autochtones? Quels types de crimes commettent-ils contre des non-autochtones? Dans quelle mesure les autochtones sont-ils victimes de crimes commis par des non-autochtones? 9. Dans chaque communauté, quels sont les types de variables qui, liées à l'intervention judiciaire, peuvent influer sur le taux de crimes rapportés commis par les autochtones et sur celui des accusations et des condamnations? Voici une liste préliminaire de ces variables: a. Le type de rapport qui existe entre la police et la communauté autochtone; b. L'attitude de la police à l'endroit de la communauté; c. L'attitude de la communauté face aux forces de l'ordre; d. Le type de tactiques de diversion disponibles, la mesure dans laquelle elles sont utilisées, et relativement à quel type de contrevenant. - 10 - C. Jeunes contrevenants autochtones 1. Les lacunes au chapitre de la recherche Peu de recherche empirique a été consacrée à la participation des mineurs autochtones dans le système de justice pénale. Les résultats, bien que limités, indiquent que les jeunes contrevenants autochtones des deux sexes sont représentés de façon disproportionnée dans le système de justice pénale, et qu'ils risquent davantage d'avoir été associés aux organismes d'aide sociale, dont les réseaux de protection de l'enfance. Selon certaines indications, les jeunes autochtones sont confrontés plus tôt que les mineurs non autochtones au système de justice pénale. Enfin, on indique qu'ils sont plus désavantagés, aux points de vue social et économique (4). L'expérience du jeune autochtone, avant ses démêlés avec le système de justice pénale, est relativement peu étudiée. La recherche doit donc toucher un certain nombre de niveaux et viser divers sujets, définissant aussi bien le milieu que le fonctionnement du sysème et les conséquences qui en découlent. Les organismes autochtones, de par le Canada, ont indiqué qu'ils voulaient participer activement à l'élaboration de politiques, de programmes et de services à l'intention des jeunes autochtones, ce qui touche aussi leur participation dans le système de justice pénale. La Loi sur les jeunes contrevenants, proclamée en 1982, permet de mettre en oeuvre des programmes spéciaux. Il reste à résoudre certaines -11 - questions, au chapitre des priorités de financement pour des groupes particuliers, mais la Loi sur les jeunes contrevenants est perçue comme une mesure progressiste. Les gouvernements fédéral et provinciaux sont en train d'élaborer une stratégie nationale de recherche et d'évaluation. Le fédéral, croit-on, veillera à intégrer la dichotomie autochtone/non- autochtone aux renseignements demandés. On trouvera ci-dessous des questions précises au chapitre de la recherche sur les jeunes contrevenants autochtones. 2. Recherche sur les jeunes contrevenants autochtones La recherche sur les jeunes contrevenants autochtones est une vaste question, car il n'existe pratiquement aucune étude sur le sujet. Les points principaux portent sur des données qui définissent les éléments suivants: a. Les aspects structurels du système de justice pénale; b. Des renseignements de fond sur les caractéristiques du jeune contrevenant autochtone et sur son expérience face à la justice pénale, par rapport à son homologue non autochtone. On tiendrait alors compte des divergences selon le statut (Indien inscrit, Indien non inscrit, Métis et Inuit), du lieu de résidence du contrevenant, de sa migration et du type de communauté auquel il appartient; c. Enfin, il faut évaluer comment les jeunes autochtones sont touchés par la Loi sur les jeunes contrevenants, et comparer ces résultats - 12 • à ceux obtenus dans le cas des jeunes non-autochtones. Voici quelles données il faut obtenir à ces chapitres: i) h l'échelle provinciale, des renseignements sur le milieu social et économique dans lequel s'inscrit l'activité criminelle du jeune autochtone. ii) h l'échelle provinciale, des renseignements sur le système de justice pénale. On verra è définir: - les services de police de chaque province, ce qui comprend les programmes spéciaux destinés aux autochtones; tout programme, procédé et formation spéciales qui ont trait aux jeunes contrevenants; tout programme de formation interculturel; - relativement à chaque province, l'endroit où sont situés les services du tribunal de la jeunesse et le genre de prestation dispensée. On mentionnera plus particulièrement les éléments suivants: • l'emplacement des tribunaux (on pourra en outre préciser quels tribunaux sont saisis d'un pourcentage important de causes impliquant des autochtones et, si possible, on en définira les usagers); -13 - • les services offerts par les tribunaux de la jeunesse, selon le tribunal, y compris le personnel; on indiquera en outre toute composante autochtone qui a trait au processus ou aux procédures mis en oeuvre par le tribunal: ainsi, a-t-on recours à des mesures interculturelles, et, dans l'affirmative, quel est le personnel visé? • les réseaux et les systèmes de consultations qui existent au sein de la communauté ou d'autres organismes et organisations qui assurent des services aux jeunes contrevenants autochtones; • les solutions de rechange disponibles, au chapitre de la décision; on mentionnera l'emplacement visé et, s'il y a détention, les installations pertinentes. iii) On précisera le lien qui existe entre le système de justice pénale et le réseau de protection de l'enfance. On définira les éléments suivants: - le système de protection de l'enfance en vigueur dans chaque province; - les réseaux ou associations communautaires qui dispensent des services aux jeunes autochtones. On précisera en - 14 - particulier les cas où les bandes indiennes se chargent de certaines responsabilités au sein du système de protection de l'enfance; - le lien qui existe entre le réseau de protection de l'enfance et le système de justice pénale dans la mesure où il y a chevauchement des usagers (autochtones et non-autochtones); - la proportion d'autochtones et de non-autochtones des deux sexes qui comparaissent devant un tribunal et qui ont eu affaire avec le système de protection de l'enfance. iv) On définira le processus par lequel les jeunes autochtones ont des démêlés avec la loi, et on comparera ces résultats aux données analogues sur les mineurs non autochtones. Les questions clés sont les suivantes: - Quels types de contacts la police entretient-elle avec les jeunes autochtones et non-autochtones des deux sexes? La surveillance policière est-elle la même dans les deux cas? - Dans quelle mesure applique-t-on, relativement aux jeunes autochtones des deux sexes, des procédés de dépistage non officiels, dont des avertissements, des mises en garde, le renvoi à d'autres organismes sociaux, etc.? Dans quelle - 15 - mesure applique-t-on des moyens de dépistage non officiels aux catégories équivalentes de jeunes non-autochtones? - L'attitude de la police face aux jeunes autochtones de sexe masculin et de sexe féminin diffère-t-elle de celle adoptée envers les jeunes non-autochtones de sexe masculin et de sexe féminin? Quelle est le poids de cette attitude, quant aux mesures policières qui ont trait à l'arrestation et à l'inculpation de jeunes autochtones et non-autochtones? - Quelle proportion de jeunes autochtones et non-autochtones des deux sexes ayant eu des démêlés avec la police font l'objet d'une accusation? Dans quelle mesure les procédures de dépistage non officielles (nombre et type) précèdent-elles le dépôt d'une accusation, relativement à chaque groupe? v) Des renseignements sur les modèles de condamnations prononcées contre les jeunes contrevenants autochtones et non autochtones. Quels types de décisions, selon les catégories d'accusations, sont réparties entre les adolescents autochtones et non autochtones des deux sexes qui ont été déclarés coupables? La Loi sur les jeunes contrevenants prévoit les décisions suivantes: -16 - - libération sans condition; - imposition d'une amende; - versement d'une indemnité; - restitution; - remboursement à l'acquéreur; - indemnisation en nature ou en service; - exécution d'un travail bénévole au profit de la collectivité; - détention pour traitement; - envoi sous garde; et - imposition d'une peine de probation. vi) Quel est l'effet des procédés et des procédures judiciaires relativement aux sentences qui sont imposées aux jeunes contrevenants autochtones et non autochtones de sexe masculin et féminin? Plus particulièrement: - Quelle est l'influence de la police, du procureur à charge, de l'avocat de la défense et des agents de probation lors de l'instance? - Dans quelles circonstances a-t-on recours aux rapports prédécisionnels, et quelle est la teneur de ces rapports relativement aux jeunes contrevenants autochtones et non autochtones? - 17 - - Dans quelles circonstances a-t-on recours aux rapports psychologiques dans le cas des jeunes contrevenants autochtones? Les précédés d'évaluation psychologique sont-ils valides dans ce cas? Ces rapports sont-ils utilisés différemment s'il s'agit d'un contrevenant non autochtone? - Dans le cas où les adolescents autochtones ont accès à des services spéciaux, quelle est la nature de ces services, et quelles répercussions ont-ils sur les affaires instruites? - Dans quelle mesure les accusés autochtones ont-ils accès aux services d'un avocat? Quelles sont les caractéristiques des contrevenants autochtones qui jouissent des services d'un avocat, relativement à ceux qui n'y ont pas accès? Cette situation se distingue-t-elle de celle qui prévaut dans le cas des accusés non autochtones? Si oui, comment? vii) Quelles sont les effets, sur les contrevenants autochtones des deux sexes, des dj.verses mesures de rechange en matière de décisions? On distinguera les éléments suivants: - activité criminelle future; - situation familiale; - situation sociale; - situation économique. - 18 - viii)Comment la Loi sur les jeunes contrevenants diffère-t-elle de la Loi sur les jeunes délinquants, aux chapitres de l'application des dispositions et des répercussions sur les contrevenants autochtones des deux sexes? ix) Quel est le profil démographique du jeune contrevenant autochtone? Il importe de considérer les variables clés suivantes: - Age (12 à 17 ans): afin de déterminer la pertinence des âges définis dans la Loi, il serait utile de recueillir des données provenant des réseaux de protection de l'enfance et d'obtenir des renseignements sur les adolescents autochtones et non autochtones dont le comportement a été illégal. De même, il serait utile de disposer de renseignements sur le groupe d'âge supérieur (18 à 20 ans) qui a eu des démêlés avec le système de justice pénale; - Sexe (masculin, féminin); - Origine ethnique: Indiep inscrit, Indien non inscrit, Métis, Inuit; - Lieu de résidence: milieu urbain ou rural, réserve (en précisant s'il s'agit d'une communauté septentrionale ou méridionale). Il faut consigner les données sur la -19 - migration, et tenir compte, au chapitre de la résidence, de la durée du séjour du contrevenant au sein d'une collectivité donnée avant que l'acte criminel soit commis; - Langue (langue maternelle). Comment ce profil démographique diffère-t-il de celui du jeune contrevenant non autochtone? x) à quel âge moyen l'adolescent autochtone a-t-il des démêlés avec la justice? xi) Quel est, en fonction de l'âge, le niveau d'éducation des jeunes contrevenants autochtones des deux sexes? Ce niveau diffère-t-il de celui de leurs homologues non autochtones? Quel pourcentage d'entre eux fréquentent l'école au moment de l'arrestation? xii) Quels sont les antécédents des jeunes contrevenants autochtones et non autochtones des deux sexes, au chapitre de l'emploi? xiii)Quels sont les sources et les niveaux de revenu des jeunes contrevenants autochtones et non autochtones des deux sexes? -20 - xiv) Quels sont les antécédents familiaux des jeunes contrevenants autochtones et non autochtones des deux sexes aux chapitres suivants: - Mode de vie au moment de l'arrestation; - Soutien, stabilité et cohésion familiales; - Antécédents familiaux en termes d'usage abusif d'alcool, de drogues ou d'autres substances; - Antécédents criminels des membres de la famille; - Le jeune contrevenant a-t-il fait l'objet des services du réseau de protection de l'enfance avant d'avoir des démêlés avec le système de justice pénale? xv) Quels sont les types d'infractions pour lesquels les jeunes contrevenants autochtones et non autochtones des deux sexes sont condamnés? xvi) Où les infractions sont-elles commises (milieu rural, urbain, réserve) et quel est le profil du contrevenant? xvii)Les drogues, l'alcool et d'autres substances, comme celles qui sont inhalées, jouent-ils un rôle dans les infractions qui sont commises par les jeunes contrevenants autochtones et non autochtones des deux sexes? - 21 - D. Les détenus autochtones au sein des établissements fédéraux 1. La recherche: objets limités La recherche sur les autochtones détenus dans les établissements correctionnels est généralement plus complète que celle qui traite des autres composantes de la justice pénale dispensée aux autochtones. Grâce à certaines études descriptives, nous disposons de renseignements judicieux sur des domaines de "problèmes" clés qui ont trait aux autochtones incarcérés au niveau fédéral. En particulier, certaines études ont soulevé des questions sur la pertinence culturelle d'un grand nombre d'activités de réadaptation. On relève toutefois d'importantes lacunes analytiques quant à l'environnement précarcéral, au processus de prise de décision à l'intérieur du système et aux milieux dans lesquels le contrevenant est plongé, après l'élargissement (5). La recherche qui traite de l'expérience des détenus autochtones en milieu carcéral fédéral est limitée. Deux documents, préparés en vertu d'un contrat avec le SCC, sont essentiels à la question: il s'agit du rapport Newby sur les politiques correctionnelles relatives aux autochtones (6) et de l'étude statistique comparée de Canfield sur les détenus autochtones et non autochtones (7). Le rapport Newby analyse cinq questions clés qui ont trait aux emplois occupés par les autochtones en milieu correctionnel. On y examine la question des prisons spéciales, la libération conditionnelle, la programmation mise -22 - en oeuvre par les établissements, ainsi que le cas de groupes particuliers comme les contrevenants inuit ou les délinquantes autochtones. L'étude statistique porte sur le type d'infractions commises par les détenus autochtones et sur leur expérience en milieu carcéral; elle révèle qu'au fédéral, le pourcentage d'autochtones incarcérés relativement à des crimes commis contre la personne est plus élevé que celui des non-autochtones, et que l'élargissement, dans le cas des premiers, est plus susceptible d'être accordé en vertu de la surveillance obligatoire que de la libération conditionnelle. Ces études soulèvent des questions fondamentales sur les politiques, les programmes et les décisions de nature correctionnelle qui ont trait aux contrevenants autochtones. Nous examinons, dans le contexte des questions qui suivent, les grandes lignes de ces études ainsi que d'autres écrits pertinents à la question. 2. Questions clés a. Il importe, sur la base de chaque établissement, d'obtenir des renseignements sur la programmation spéciale destinée aux détenus autochtones; il faut en outre colliger des données (à jour et systématiques) sur les programmes du SCC et les détenus qui y participent. Les renseignements sur les participants devraient mentionner l'origine raciale, de sorte qu'il ne serait plus nécessaire d'apparier les données aux dossiers des détenus, processus coûteux qui exige beaucoup de temps. Voici donc les renseignements à obtenir: - 23 - i) programmes éducatifs spéciaux; ii) programmes de formation professionnelle ou d'emploi; iii) programmes de développement social, dont les activités culturelles, les programmes visant l'adaptation sociale, les programmes de visite, ceux qui portent sur l'usage abusif de drogues et de substances, les programmes des fraternités ou des groupements féminins équivalents, ainsi que les programmes d'élargissement communautaire. b. Quel est le profil démographique du détenu autochtone? Il importe d'obtenir des données en séries chronologiques à jour et portant sur certaines variables clés, dont les suivantes: i) Age; ii) Sexe; iii) Groupe ethnique: Indien inscrit, Indien non inscrit, Métis, Inuit; iv) Enfants: nombre d'enfants, mode de vie au moment de l'arrestation; conditions d'existence pendant l'incarcération parentale; - 24 - v) Langue maternelle: anglais, français, langue autochtone; vi) Lieu de résidence lors de l'arrestation: milieu urbain ou rural, réserve (communauté septentrionale ou méridionale), habitudes migratoires; vii) Combien de temps le contrevenant a-t-il séjourné dans le milieu avant de perpétrer l'infraction? viii)Quel est le profil démographique des détenus autochtones et non autochtones? ix) Quel est le niveau d'éducation des détenus autochtones et non autochtones des deux sexes, lors de l'admission? x) Quels sont, lors de l'arrestation, les antécédents des détenus autochtones et non autochtones des deux sexes, au chapitre de l'emploi? xi) Quels sont les sources et les niveaux de revenu, lors de l'arrestation? Dans le cas du détenu qui a une famille, quel a été son rôle au chapitre du soutien financier? Comment cette situation diffère-t-elle de celle des détenus non autochtones des deux sexes? - 25 - xii) Quels sont les antécédents familiaux des détenus autochtones au moment de l'arrestation? On se penchera tout particulièrement sur les éléments suivants: - mode de vie au moment de l'arrestation, - répercussions sociales et économiques de l'arrestation sur les membres de la famille, - conséquences de l'arrestation sur les enfants, - cohésion et stabilité familiales, ainsi que soutien envers le détenu, - usage de drogues ou d'alcool par les membres de la famille, - participation des autres membres de la famille dans le système de justice pénale, - la famille a-t-elle eu affaire à d'autres organismes de services sociaux, dont ceux de protection de l'enfance? xiii) Quel est le niveau de santé des détenus autochtones et non autochtones des deux sexes au moment de l'admission? c. Pour quelles catégories d'infraction les contrevenants autochtones et non autochtones des deux sexes sont-ils incarcérés dans les établissements fédéraux? Selon l'étude Canfield, les autochtones étaient plus susceptibles d'être incarcérés relativement à des infractions contre la - 26 - personne (et ce surtout dans les catégories (homicide involontaire" et "voies de fait"), quant à la période 1976-1980. Il semblerait que cette tendance se soit poursuivie jusqu'en 1982 (8). Il convient, par conséquent, de se pencher sur les points suivants: i) De quelle façon les antécédents criminels des autochtones et des non-autochtones purgeant des peines relativement à des infractions contre la personne diffèrent-ils? ii) Y a-t-il des divergences importantes au chapitre des antécédents criminels qui précèdent l'incarcération en établissement fédéral? iii) Y a-t-il des divergences importantes au chapitre des expériences vécues en milieu carcéral et des voies empruntées après l'élargissement? Il faut obtenir des renseignements clés sur le modèle d'infractions commises et sur le lieu dans lequel il s'articule; en outre, il importe de compiler des données clés sur la nature de la peine: i) Quelle est la durée moyenne de la peine imposée pour chaque catégorie d'infraction, relativement à chacun des groupes dont le profil a été brossé? Quelles sont les divergences entre autochtones et non-autochtones? - 27 - ii) Où sont commises les différentes catégories d'infractions, à savoir, dans la réserve, en milieu urbain ou en milieu rural? Quel lien y a-t-il entre le lieu où l'infraction a été commise et celui où habite le contrevenant? iii) Quelles sont les divergences au chapitre du contexte dans lequel les infractions sont commises? Quel lien existe entre le contrevenant autochtone et sa victime? S'agit-il d'une relation familiale, d'une relation sociale ou d'une relation d'affaires? L'infraction a-t-elle été commise de concert avec un autre acte criminel? Quelle importance revêtent les différences entre autochtones et non-autochtones? iv) Dans quelle mesure l'alcool et la drogue sont-ils liés aux infractions commises par les détenus autochtones et non autochtones des deux sexes? v) Quels sont les antécédents criminels des détenus autochtones et non autochtones des deux sexes? d. Catégorie d'établissement (degré de sécurité): relativement à chaque catégorie d'infraction, quel est le classement de sécurité appliqué, dans le cas des autochtones et des non-autochtones? Les procédés de classement conviennent-ils également aux détenus autochtones et non autochtones? - 28 - L'étude Canfield indique que les détenus autochtones, contrairement à leurs homologues non autochtones, ne semblent pas jouir d'un déclassement graduel au sein du système carcéral (9). Si le modèle s'est poursuivi au cours de la période 1981-1985, quelles en sont les causes? Quels facteurs, autres que l'infraction commise, entrent en jeu et expliquent le fait que les détenus autochtones semblent incapables d'être déclassés graduellement à l'intérieur du système? e. Tests et services psychologiques: Les tests psychologiques qu'appliquent normalement les établissements ont-ils la même signification pour les autochtones et les non-autochtones? Quelle est la validité des tests psychologiques types (dont le MMPI), dans le cas des autochtones, et quelles sont les répercussions de ces tests sur le processus de justice pénale? Selon une étude récemment menée par le Ministère sur l'application du MMPI (10), les influences culturelles ont un rôle à jouer dans les résultats obtenus par les autochtones et les non-autochtones; l'étude indique en outre qu'il importe de poursuivre des recherches sur des mesures compensatoires de compétence linguistique, variant selon l'âge de l'autochtone, et qui pourraient être intégrées au MMPI, ou sur l'élaboration de tests correspondant davantage aux normes aborigènes. -29 - I) Quel est le pourcentage de détenus autochtones et non autochtones des deux sexes qui participent aux tests psychologiques non obligatoires qui sont normalement appliqués (dont le MMPI)? ii) La compétence linguistique influe-t-elle sur les résultats obtenus? iii)Dans quelle mesure les tests psychologiques types conviennent-ils aux détenus autochtones? iv) Quel est le taux de troubles mentaux diagnostiqués parmi les détenus autochtones et non autochtones des deux sexes? v) Quel est le taux de blessures que s'infligent eux-mêmes les détenus, dans le cas des autochtones et des non-autochtones des deux sexes? vi) Quel est le taux de suicide chez les détenus autochtones des deux sexes? Ce taux diffère-t-il de celui qui prévaut chez les hommes et les femmes non autochtones? f. Quelle part prennent les détenus autochtones aux programmes de l'établissement et dans quelle mesure tirent-ils profit des occasions offertes? -30- Il convient de se pencher sur quatre questions générales: i) Quels sont les modèles de participation autochtone et non autochtone quant aux programmes mis en oeuvre par les établissements carcéraux? ii) Comment le personnel de l'établissement et les autres paliers décisionnels perçoivent-ils la participation ou la non-participation du détenu? Quel rôle joue la participation aux chapitres de la libération conditionnelle et du récidivisme? iii) Dans quelle mesure les programmes actuels répondent-ils aux besoins des détenus autochtones? iv) Quel type de programmes spéciaux faut-il mettre en oeuvre, et comment devraient-ils être structurés? ÉLÉMENTS DONT IL FAUT TENIR COMPTE: Programmes d'emploi - Quelle est la proportion de détenus autochtones et non autochtones qui participent aux programmes d'emploi mis en oeuvre par l'établissement? -31 - - Dans quels secteurs les détenus autochtones et non autochtones sont-ils employés, relativement aux programmes d'emploi disponibles au sein de l'établissement? - Quels sont les niveaux de compétence et les intérêts occupationnels des deux groupes? - Quel est le modèle d'emploi postcarcéral, dans le cas des contrevenants autochtones? Ce modèle diffère-t-il de l'expérience postcarcérale des contrevenants non autochtones des deux sexes? Si oui, de quelle manière? Les programmes du SCC améliorent-ils vraiment les chances d'emploi des contrevenants autochtones libérés, et quelles sont leurs véritables répercussions sur l'emploi? Les programmes d'emploi du SCC tiennent-ils compte des conditions qui existent dans les communautés auxquelles les détenus autochtones sont susceptibles de retourner? - A quel type de détenus autochtones les camps de travail et les chantiers en région reculée conviennent-ils? Formation professionnelle - Quelle est la proportion de détenus autochtones et non autochtones des deux sexes qui participent aux programmes de formation professionnelle? - 32 - - Quel est le taux de détenus autochtones et non autochtones, de sexe masculin et de sexe féminin, qui complètent les cours de formation professionnelle? - Les programmes de formation professionnelle actuellement en vigueur conviennent-ils aux milieux de travail .auxquels les détenus autochtones et non autochtones sont susceptibles de faire face, après l'élargissement? Programmes d'éducation - Quels résultats les détenus autochtones obtiennent-ils, relativement aux tests d'éducation normalement appliqués? Dans quelle mesure ces tests conviennent-ils aux détenus autochtones? La compétence linguistique a-t-elle un rôle à jouer dans les résultats? - Quel est le niveau d'alphabétisation des contrevenants autochtones et non autochtones? - Quelle proportion de détenus, dans chacun des deux groupes, participe-t-elle aux programmes d'éducation? Préciser les niveaux et les types de programme; - Quelle est la proportion de participants autochtones et non autochtones qui complète les programmes d'éducation? - 33 - - Dans quelle mesure les solutions de rechange actuelles, au chapitre des modèles et des stratégies d'enseignement (dont la prestation de services par l'entremise de l'organisation autochtone, et les programmes d'étude adaptés) appuient-ils vraiment les efforts des détenus autochtones? - Dans quelle mesure l'éducation et la formation améliorent-elles les chances d'emploi et l'emploi des détenus autochtones et non autochtones des deux sexes, après l'élargissement? - Comment les programmes d'éducation et de formation influent-ils sur la réintégration sociale du détenu autochtone, après sa mise en liberté? Améliorent-ils les chances d'emploi des détenus autochtones qui ont été libérés? Développement social - Dans quelle mesure les programmes de formation visant l'autonomie sociale conviennent-ils aux détenus autochtones? Qui participe è ces programmes? La teneur du cours doit-elle varier, selon qu'il s'agit d'un détenu autochtone qui provient du milieu urbain ou rural, et qui réintègre ce milieu? Quel est l'effet de ces programmes au chapitre de l'adaptation sociale du détenu autochtone, après d'élargissement? - Quel est le rôle des fraternités et des associations féminines - 34 - analogues, au sein des établissements carcéraux? A quels types d'activités ces groupes sont-ils reliés, au sein de l'établissement? Qui prend part à ces activités? Comment influent-elles sur les usagers autochtones, aux chapitres de l'adaptation carcérale et de la préparation à l'élargissement? La formation interculturelle (du personnel et des détenus) a-t-elle un rôle è jouer dans la réception et le succès de ces programmes, au sein de l'établissement correctionnel? Comment le personnel perçoit-il les fraternités et les associations féminines analogues? Cette perception varie-t-elle selon son expérience des programmes de formation interculturels et sa participation à ce chapitre? - Dans quelle mesure les détenus autochtones participent-ils aux programmes de visite (dont les programmes ordinaires ou familiaux)? - Quels sont les programmes auxquels a accès le détenu autochtone, au chapitre de l'usage abusif des drogues et de l'alcool? Ces programmes sont-ils suffisants? Conviennent-ils aux besoins des détenus? Quelle est la proportion de détenus autochtones qui exigent de participer à ces programmes; qui en font la demande; qui en ont besoin? Quelle proportion y participe? Quelle est l'efficacité de ces programmes? Y a-t-il moyen d'améliorer cette efficacité? - 35 - - Quel pourcentage de détenus autochtones prennent part au programme d'absence temporaire? Combien de détenus autochtones y sont admissibles? Quelles sont les caractéristiques du détenu autochtone qui participe à ce programme; à quelle phase de sa peine y participe-t-il, et à quelles fins? (Nous examinons en outre cette question dans la section qui traite des libérations conditionnelles.) - Quel est le pourcentage de détenus autochtones dont les besoins sont particuliers (contrevenants primaires, récidivistes, détenus handicapés, contrevenants qui ont commis des infractions d'ordre sexuel, cas de détention préventive, par exemple)? Ont-ils d'autres besoins spéciaux? g. Direction de la population incarcérée et ambiance de l'établissement: L'effet du contact racial sur l'ambiance de l'établissement correctionnel a été relativement peu étudié dans l.- contexte canadien; on a toutefois indiqué, dans d'autres juridictions, que la tension raciale peut se manifester lorsque des incidents ont lieu à l'intérieur de l'établissement. Cette lacune, en matibre de recherche, s'explique en partie par la perception traditionnelle qui veut que le détenu autochtone soit passif et peu enclin à se mêler aux incidents ou à les provoquer. Paradoxalement, il semblerait, selon certaines indications, que les détenus autochtones sont classés à des niveaux de sécurité -36- supérieurs aux besoins véritables. Un certain nombre de perceptions et d'hypothèses contradictoires semblent exister au sujet du comportement du détenu autochtone, et il faudrait poursuivre l'analyse à ce chapitre. Ainsi, on indiquait récemment que la violence s'accroît chez les détenus autochtones, en tant que sous-groupe (11). Ces observations se fondent toutefois sur des incidents isolés et des données qui font état de perceptions: il importe par conséquent d'entreprendre des recherches afin d'étudier plus rigoureusement les modèles de comportements autochtones et non autochtones au sein des services correctionnels, ainsi que l'effet de la composition raciale mixte dans les établissements fédéraux. Nous signalons ci-dessous un certain nombre de questions clés propres au domaine étudié: I) Faut-il appliquer, dans le cas des détenus autochtones, des techniques de direction spéciales? ii) Selon le personnel de l'établissement, les stratégies de direction doivent-elles différer, selon qu'il s'agit de détenus autochtones ou non autochtones? iii) Dans quelle mesure les détenus autochtones sont-ils davantage impliqués dans une infraction commise à l'intérieur de l'établissement? Dans quel type d'infraction "interne" sont-ils impliqués? Quelles sont les caractéristiques des détenus autochtones impliqués dans ce genre d'infraction? •-• Comment le profil de ce groupe se compare-t-il à celui de groupes analogues de contrevenants non autochtones? iv)De quelles façons les divers contacts raciaux entre détenus autochtones et non autochtones influent-ils sur la stabilité de l'établissement (on tiendra compte des rapports des détenus autochtones envers leurs homologues non autochtones, le personnel non autochtone et, s'il y a lieu, le personnel autochtone)? Quel rôle joue la fraternité ou l'association féminine analogue, relativement è la stabilité de l'établissement? v) Quel rôle, au chapitre de l'ambiance et de la stabilité de l'établissement, joue l'intégration d'autochtones au personnel carcéral? Quel rôle, aux même chapitres, jouent les programmes d'éducation interculturels? Comment peut-on effectivement mettre ces programmes en oeuvre? vi) De quelle façon la surpopulation des prisons touche-t-elle les détenus autochtones? Les effets de la surpopulation sont-ils les mêmes, selon qu'il s'agit d'autochtones ou de non-autochtones? vii)Les camps de travail et les chantiers en région reculée sontils des solutions de rechange réalisables? Si oui, quant à - 38 - quel type de détenu autochtone? Les centres correctionnels communautaires sont-ils des solutions de rechange appropriés? viii) La mise sur pied d'un établissement è sécurité moyenne, conçu pour un personnel autochtone qui en assurerait le fonctionnement et la direction, est-elle réalisable? Quels en seraient les effets? h. Libération conditionnelle On observe depuis quelque temps que seul un faible pourcentage de détenus autochtones, par rapport à la population non autochtone, prend part aux programmes de libération conditionnelle, dont le Programme d'absence temporaire (voir ci-dessus, la rubrique "Développement social") (12). Vers la fin de leur peine, la plupart des détenus autochtones sont libérés sous surveillance obligatoire. Il faut poursuivre la recherche et cerner les raisons de l'écart qui semble prévaloir au chapitre des types et des taux d'élargissement. Les questions principales peuvent être classées en fonction des éléments suivants: la détermination d'un groupe admissible à la libération conditionnelle, la mesure dans laquelle le groupe demande ce type d'élargissement, le taux de succès ou d'échec des demandes (y compris le taux de retrait) ainsi que l'expérience de la libération conditionnelle; il faut en outre analyser de façon - 39 - exhaustive les causes de toute divergence. Les questions pourraient être formulées selon diverses catégories, à savoir, les obstacles relatifs au milieu, au processus de libération conditionnelle, ainsi qu'à la perception qu'en a le détenu: i) Quelle est la proportion de contrevenants autochtones qui déposent une demande d'absence temporaire? Quel type d'absence temporaire demandent-ils? A quelle phase de leur peine en font-ils la demande? Quel est le taux d'approbation? Quel est le taux de réussite des détenus autochtones qui bénéficient d'une absence temporaire? Comment la situation des détenus autochtones se compare-telle à celle de groupes équivalents de contrevenants non autochtones? ii) Dans quelle proportion les détenus autochtones et non autochtones renoncent-ils aux demandes de libération conditionnelle? Quel est le taux d'approbation? Quel est le taux de réussite (en préciser les conditions: libération conditionnelle totale, libération conditionnelle de jour; y a-t-il d'autres conditions qui régissent l'octroi de la libération conditionnelle)? Quel est le taux d'échec; dans quelles catégories de révocation se produisent ces échecs? Quelles sont les divergences, par rapport aux groupes comparables de détenus non autochtones? -40 - iii) Comment les autochtones perçoivent-ils le processus de libération conditionnelle? Ont-ils tendance à retenir le refus d'octroyer la libération, et à ne pas présenter de demande? Quel est le rôle de l'équipe de gestion des cas, en ce qui a trait à la préparation du détenu autochtone en vue du processus de demande? La façon dont cette équipe interprète Puempressement" du détenu autochtone, face à la libération conditionnelle, est-elle brouillée par des différences culturelles? Y a-t-il des problèmes de langue ou de communication? Comment l'équipe de gestion des cas interprète-t-elle le mode de vie du détenu autochtone, sa communauté ainsi que son milieu familial et social? Quel rôle joue la participation aux programmes de l'établissement, relativement à la décision d'octroyer une libération conditionnelle? A-t-on prévu des mécanismes pour éviter les préjugés d'ordre culturel? iv) Dans quelle mesure les critères actuels conviennent-ils aux détenus autochtones, au chapitre du soutien offert par le milieu postcarcéral? Quels sont les mécanismes de soutien (soutien communautaire, supervision, liens communautaires, chances d'emploi ou de formation, par exemple), au sein de la communauté que réintègre le détenu? Cette communauté satisfait-elle aux critères existants en matière de mécanismes postcarcéraux visant à soutenir le contrevenant? - 41 - v) Dans quelle mesure l'emprisonnement d'autochtones en raison de crimes violents limite-t-il leur admissibilité au processus de libération conditionnelle? La situation est-elle la même dans le cas d'un groupe équivalent de détenus non autochtones? Le classement de sécurité, et le fait que les autochtones semblent incapables d'être déclassés graduellement au sein du système, ont-ils un rôle à jouer quant à l'approbation de la demande de libération conditionnelle? Cette situation diffère-t-elle de celle d'un groupe équivalent de détenus non autochtones? i. Détenues autochtones Dans les sections ci-dessus, nous avons tenté d'intégrer les femmes autochtones aux questions mentionnées, plutôt que de les traiter séparément. Il existe toutefois, au fédéral, des questions particulières qui doivent être soulevées, en raison des conditions uniques propres à l'incarcération féminine. Les femmes incarcérées à ce palier de gouvernement sont détenues à la prison des femmes de Kingston (Ontario); dans certains cas, en vertu d'ententes spéciales conclues avec les autorités provinciales, les contrevenantes qui présentent moins de risques au chapitre de la sécurité sont détenues dans des établissements provinciaux. Peu d'études ont analysé systématiquement la relation qui existe entre les femmes autochtones et le système de justice pénale. En - 42 - fait, le gouvernement a entrepris peu de recherches dans le domaine et ce sont les organisations de femmes autochtones qui ont poursuivi les études sur la question. La plupart des autochtones impliquées dans le système de justice pénale ont moins de chances d'être libérées sous caution et de pouvoir payer d'amendes que leurs homologues non autochtones. Par rapport à celles-ci, elles risquent deux fois plus d'être arrêtées relativement à des infractions contre la personne commises sous l'influence de l'alcool; en outre, par rapport aux autochtones de sexe masculin, elles risquent deux fois plus de commettre une infraction contre la personne (13). Les données sur l'homicide, à l'échelle nationale, quant à la période 1961-1974, indiquent que 60% des homicides commis par les femmes autochtones au cours de la période visée se sont produits dans le contexte d'une relation familiale (14); ce pourcentage est légèrement supérieur à celui que l'on trouve, relativement au même contexte, dans le cas des femmes non autochtones (58%); dans le cas des hommes autochtones, le pourcentage d'homicides de cette catégorie ne s'élève qu'à 46%. Ces indications se fondent toutefois sur des données partielles qui, dans de nombreux cas, ne sont pas récentes. Il faut donc poursuivre la recherche afin de mieux saisir les aspects fondamentaux de la question. Il est en outre nécessaire de mener des recherches sur le statut socio-économique des contrevenantes - 43 - autochtones et sur le lien qui existe entre ce statut et leur activité criminelle. Il nous faut des données de base sur les modèles de criminalité propres aux contrevenantes autochtones, ainsi que sur les conséquences qui pourraient découler du processus de la justice pénale. Les données fédérales ne peuvent que nous renseigner partiellement sur ces questions; elles permettent néanmoins d'élaborer un cadre de recherche en vertu duquel le cas des contrevenantes reconnues coupables d'infractions graves peut être étudié. Nous indiquons ci-dessous certains éléments dont il faut tenir compte: i) Renseignements d'ordre social et démographique: Nous avons besoin, dans le domaine socio-économique, de données de base qui nous permettent de peindre un tableau complet et détaillé de la situation des femmes autochtones du Canada; en outre, nous disposerons ainsi d'un cadre général en vertu duquel la situation de celles qui sont aux prises avec la justice pourra être étudiée. - Dans quelle mesure et de quelles façons les femmes autochtones sont-elles vulnérables, face au processus pénal? - La perte de statut a-t-elle des conséquences culturelles qui peuvent être liées è la perpétration d'actes criminels? - 44 - ii) Renseignements «relatifs à l'infraction: - Quelles sont les différences au chapitre des types et des modèles d'infraction? Comment les modèles d'infraction diffèrent-ils, selon qu'il s'agit des femmes autochtones, des hommes autochtones ou des femmes non autochtones? - Comment les antécédents criminels des femmes autochtones, des femmes non autochtones et des hommes autochtones varient-ils? - Quelles sont les divergences au chapitre des circonstances propres à l'infraction, et du lien entre le contrevenant et sa victime? - Quelles sont les différences, au chapitre du rôle de l'alcool dans la perpétration de l'infraction? Quelles sont les divergences relativement aux hommes autochtones et aux femmes non autochtones? iii) Expériences au sein de l'établissement: - Quel pourcentage de femmes autochtones ayant commis une infraction qui ressort au fédéral sont incarcérées à la prison de Kingston? Quels sont les catégories d'infraction et les niveaux de sécurité qui s'appliquent? Quels sont - 45 - les chiffres équivalents, dans le cas des contrevenantes non autochtones? - Quelle relation existe entre la femme autochtone et ses enfants au moment de l'arrestation? Dans quelle mesure la femme autochtone est-elle mêlée à une affaire de garde d'enfants au moment de l'arrestation? - Quels critères s'appliquent pour déterminer si une contrevenante coupable d'une infraction ressortant au fédéral est incarcérée au fédéral ou au provincial? Ces critères s'appliquent-ils également aux femmes autochtones et non autochtones? A quels types de programmes ont accès les autochtones coupables d'une infraction ressortant au fédéral qui sont incarcérées aux paliers fédéral et provincial? E. Résumé Dans le présent chapitre, nous nous sommes penchés sur des questions fondamentales et avons examiné la sureprésentation autochtone dans le système de justice pénale, les modèles de criminalité autochtone en milieu rural et urbain, la situation des jeunes autochtones qui ont des démêlés avec la justice, et celle des détenus autochtones au sein des établissements fédéraux. -46 - Les trois domaines d'intérêt du présent rapport représentent trois sous-stratégies de recherche; nous avons observé, dans les trois domaines, le manque général de recherche fondamentale. On trouvera ci-après le bref résumé de ces domaines d'intérêt: 1. Modèles de criminalité en milieu urbain et en milieu rural Nous ignorons pour ainsi dire quels sont les modèles de criminalité autochtone dans les réserves, hors des réserves, en milieu rural ou urbain. D'après certaines indications, un fort pourcentage de crimes commis par les autochtones a lieu en milieu urbain; il faudra tenir compte de ce facteur lorsqu'on étudiera les mesures de rechange à mettre en oeuvre. Il importe de poursuivre la recherche pour obtenir des données complètes en séries chronologiques sur la nature de l'activité criminelle autochtone et le lieu où elle se produit. Ces données doivent distinguer les diverses catégories administratives d'autochtones, et préciser le sexe et l'âge des contrevenants. 2. Jeunes contrevenants autochtones Il n'y a que peu de recherche sur les jeunes contrevenants autochtones; la documentation dont nous disposons indique toutefois que les adolescents autochtones sont plus vulnérables que leurs homologues non autochtones, face au processus pénal. Ces différences doivent être étudiées plus à fond. La Loi sur les jeunes contrevenants prévoit, en matière de doctrine et de procédures, de -47 - nouvelles approches envers l'activité criminelle des adolescents. Quelles en sont les conséquences pour les jeunes autochtones? Il importe d'obtenir des données de base qui traduisent l'expérience des jeunes autochtones devant la justice. 3. Détenus autochtones au palier fédéral On a davantage étudié le cas des détenus autochtones au palier fédéral, mais en s'attachant à l'aspect "fonctionnement" du système. Peu d'études ont analysé les modèles de criminalité autochtone à cet échelon gouvernemental. D'importantes questions traitant de l'expérience des détenus autochtones au sein des établissements fédéraux restent sans réponse. De plus, les détenus autochtones pourraient jouer un rôle significatif au chapitre de la direction globale de la population incarcérée et de l'ambiance au sein de l'établissement; ces aspects devraient faire l'objet d'une étude plus poussée. Les femmes autochtones représentent un sous-groupe minoritaire au palier fédéral, et il faut se pencher sur des questions particulières pour déterminer les besoins de ce sous-groupe. - 48 - CHAPITRE 2 - BESOINS AU CHAPITRE DES DONNÉES A. Aperçu général Dans le présent chapitre, nous traçons les grandes lignes du type de données qu'il nous faut obtenir pour poursuivre la recherche dans chacun des domaines qui ont été mentionnés au chapitre précédent et qui portent sur la justice pénale et les autochtones. Nous renvoyons le lecteur au chapitre 6 du présent ouvrage pour l'examen de certaines questions de méthodologie et d'exécution, quant à la collecte de données, et nous définissons d'abord les sources de données existantes. B. Besoins au chapitre de l'information 1. Composantes majeures Il faut, aux fins de la recherche, faire appel à trois composantes intimement liées. Aux termes de la première composante, nous cernons les renseignements qui sont requis pour mesurer, évaluer et vérifier les modèles et l'ampleur de la surreprésentation autochtone dans le système pénal. Il nous faut des données qui rendent compte, à tous les niveaux du système, de la nature et de l'ampleur de cette participation. Ces renseignements (sur la population et ses caractéristiques générales, par exemple) doivent être obtenus relativement à l'ensemble des - 49 - autochtones afin de pouvoir établir des comparaisons avec le sous-groupe de contrevenants autochtones. Il importe de même d'obtenir des données descriptives et comparées sur les non-autochtones. Aux termes de la deuxième composante, nous cernons les renseignements qui sont requis pour déterminer les facteurs qui ont contribué à la participation autochtone dans le système pénal. Il nous faut obtenir, à ce titre, divers renseignements: a. Données descriptives et analytiques sur le développement historique, culturel, social, démographique, économique et institutionnel des communautés autochtones, et sur les répercussions de ce développement en matière de justice pénale; b. Données qui rendent compte de l'optique traditionnelle au chapitre de la résolution des conflits, des solutions adoptées, et du statut actuel de ces traditions; c. Données descriptives et analytiques sur le processus auquel sont soumis les autochtones qui ont des démêlés avec la justice pénale, du contact initial avec les forces de l'ordre aux procédures criminelles mêmes. Il faut en outre obtenir des données analogues sur les non-autochtones, afin de déterminer si le traitement différentiel est un facteur important. -50 - Aux termes de la troisième composante, nous cernons les renseignements qui permettent de définir, d'analyser et d'évaluer les mesures prises, à divers paliers, pour faire face au problème; le cas échéant, nous déterminons l'information qui nous permet d'élaborer des solutions de rechange (par voie discrétionnaire, comme les politiques gouvernementales, ou par voie législative). 2. Maximalisation des possibilités de corrélation Étant donné l'interdépendance des composantes susmentionnées et le chevauchement des besoins qui peuvent en résulter, en termes d'information, il importe que les approches méthodologiques et définitionnelles soient hautement cohérentes. Il n'est peut-être pas toujours possible d'assurer cette cohérence, mais on doit maximaliser la corrélation dans le cas de certaines données clés. Nous énumérons ces données ci-dessous. C. cléments critiques d'information Les données énumérées ci-dessous illustrent les besoins généraux d'information propres à la recherche sur la justice et les autochtones. ce stade de l'étude, nous ne faisons que cerner et commenter brièvement les éléments importants. Au chapitre 6 du présent ouvrage, nous nous penchons sur l'interprétation et la définition de ces éléments d'information, selon une perspective systémique et les méthodes adoptées dans le présent compte rendu. Avant d'en arriver à ces définitions, nous - 51 - déterminons certaines variables clés. Même si ces variables semblent être des objectifs indiscutables, on verra, dans les chapitres qui suivent, que l'on ne peut présumer de leur inclusion dans les systèmes d'information. 1. Origine raciale Pour le moment, la collecte de l'information devrait s'en tenir aux catégories traditionnelles, et c'est sur cette base qu'il faudrait distinguer les autochtones. Ces catégories sont les suivantes: Indiens inscrits et non inscrits, Métis et Inuit. 2. Âge Dans de nombreux cas, les données sur l'âge ne sont nécessaires que relativement à une cohorte précise (particulièrement dans le cas des contrevenants adultes) mais, en raison de la Loi sur les jeunes contrevenants, il est nécessaire, à la partie inférieure de l'échelle d'âges, de manipuler les données sous diverses formes. Ce processus est particulièrement important dans le cas des délinquants qui sont à la limite des catégories d'âge visées par la Loi, c'est-à-dire ceux qui ont douze ans et moins et ceux qui ont entre 18 et 20 ans (15). 3. Résidence du contrevenant et lieu où l'infraction est commise Il nous faut des données sur la résidence du contrevenant afin de - 52 - préciser le lien qui existe entre cette résidence et le lieu où l'infraction est commise. tant donné les modèles disparates de résidence et de migration autochtones, les données doivent rendre compte de la résidence du contrevenant lors de la perpétration de l'infraction ainsi que du lieu où cette infraction est commise. Les éléments suivants doivent être relevés (on tiendra compte de la dimension Nord/Sud): a. population qui habite la réserve; b. population, en milieu rural, n'habitant pas la réserve; c. population, en milieu urbain, n'habitant pas la réserve, en précisant, selon une échelle progressive, l'importance du centre urbain (16). Il est crucial d'élaborer un indicateur de migration afin de déterminer les répercussions de la migration urbaine et rurale sur l'activité criminelle. 4. Comparaison des données Il faut, dans tous les cas, obtenir des données comparées sur l'activité criminelle de la population non autochtone (définie comme toute autre origine raciale). -53 - D. Première composante Aux termes de la première composante, on vise à documenter, sur une certaine durée, le modèle et l'ampleur de la surreprésentation des contrevenants autochtones dans le système pénal. À cette fin, il faut obtenir les renseignements suivants: 1. Données sur l'infraction a. Nombre d'infractions commises par les autochtones, selon le nombre d'autochtones appréhendés et condamnés; b. Types d'infractions commises par les autochtones, selon les catégories d'infractions traditionnellement définies; c. Lieu où l'infraction a été commise, selon les sous-classes géographiques normalement appliquées, afin de traduire les dimensions suivantes: infractions commises dans les réserves, hors des réserves, en milieu urbain ou rural, dans une région septentrionale ou méridionale; d. Renseignements subsidiaires pertinents à l'infraction, et en particulier les données suivantes: i) rôle de l'alcool, des drogues ou d'autres substances au chapitre de l'infraction; - 54 - ii) motifs économiques qui peuvent entrer en jeu; iii) rôle de la violence; iv) relation entre le contrevenant et la victime, et v) profil psychologique du contrevenant. 2. Caractéristiques du contrevenant a. Origine raciale; b. Sexe; A c. Age; d. Résidence; e. nat matrimonial et situation familiale; f. Langue; g. Niveau d'éducation; h. Expérience du monde du travail; i. Niveau de revenu; j. Antécédents criminels. 3. Données sur la peine Nombre d'autochtones, selon le type d'infraction, l'emplacement du tribunal et la juridiction, qui se voient imposer les peines suivantes: - 55 - a. Incarcération (on indiquera les motifs de la condamnation, la durée de la peine, la portion de la peine purgée, et le type d'élargissement accordé); b. Probation (on précisera la durée de la probation et les conditions qui s'y rattachent); c. nargissement conditionnel, y compris les conditions qui y sont afférentes; d. Libération sans condition; e. Condamnation avec sursis; f. Amende (montant). 4. Données sur l'issue de la condamnation a. Données sur les infractions subséquentes: i) Moment où l'infraction subséquente est commise; • ii) Type d'infraction subséquente et circonstances pertinentes; iii) Données sur la sentence et son issue. b. Données démographiques et socio-économiques: i) Modifications quant aux éléments mentionnés ci-dessus à la rubrique "Caractéristiques du contrevenant". -56 - E. Deuxième composante Dans le cas de la deuxième composante, on vise à mieux cerner les facteurs qui expliquent la surreprésentation des autochtones dans le système pénal, selon ce qui a été défini aux termes de la première composante. Les renseignements requis dans ce cas sont à la fois variés et moins facilement définissables. 1. Données multidisciplinaires Comme nous l'avons indiqué plus tôt, peu d'études ont tenté d'élaborer un modèle détaillé pour expliquer les causes et les modalités de l'activité criminelle autochtone au Canada. Les chercheurs ne doivent pas se limiter à leur propre discipline, mais explorer d'autres domaines, dont les suivants: a. Études historiques et anthropologiques: i) Ayant trait au droit et à la culture traditionnels; ii) Statut actuel de la culture traditionnelle; iii) Évolution des institutions. b. Études démographiques: i) Tendances démographiques actuelles et prévues; répercussions possibles sur le fonctionnement du système pénal. - 57 - c. Études sur l'évolution économique: i) Données actuelles et historiques. d. Études sur la santé et l'alcool: i) Études descriptives sur la santé et l'usage de l'alcool; ii) Rôle de l'alcool dans les communautés; iii) Rôle de l'alcool dans la perpétration d'actes criminels. e. Études sur la législation: i) Conférence des premiers ministres sur les droits des aborigènes; ii) Résultats concrets et répercussions des dispositions sur l'égalité, article 15 de la Charte des droits. f. Données sur le processus pénal: i) Arrestation et inculpation: - nombre d'autochtones inculpés lors de démêlés avec la police, - types de condamnations prononcées, - détention préventive, - services d'un avocat, - type de services juridiques fournis. -58 - Données sur la « peine (voir ci-dessus, première composante, poste 3 - Données sur la peine): - peines d'incarcération (catégorie de contrevenants, normes de sécurité et programmes), participation aux programmes pendant l'incarcération, recours aux programmes interculturels et efficacité de ces programmes; durée de la peine purgée; conditions de la mise en liberté et expériences qui s'y rattachent; - probation: recours à une ordonnance de services communautaires, restitution; - amende: montant de l'amende selon le revenu, fréquence et causes du défaut de paiement. F. Troisième composante Aux termes de la troisième composante, on tente d'évaluer les questions soulevées par la cueillette d'information et l'analyse menées conformément aux première et deuxième composantes, et on cherche à élaborer des solutions. Afin de satisfaire à cette fonction, on étudie des aspects particuliers de la question, et on prouve la justesse des données colligées lors de la première et de la deuxième étapes en faisant appel à des études de cas spéciales. - 59 - G. Résumé Dans le présent chapitre, nous avons cerné certains besoins en matière d'information. Nous avons signalé l'importance de la cohérence et de la conséquence des méthodes de collecte. Nous avons désigné des variables précises qui doivent être les objectifs clés d'une stratégie détaillée de collecte. Ces variables sont les suivantes: l'origine raciale, le sexe, l'âge et la résidence du contrevenant. Nous avons en outre souligné qu'il importe de recueillir, à tous les chapitres, des données sur les non-autochtones. Les besoins du fédéral, en matière de données pertinentes au présent compte rendu, ont été répartis en trois grandes composantes. La première renvoie aux renseignements qui sont requis pour déterminer le modèle et l'ampleur de la surreprésentation autochtone, au sein du système pénal; on s'applique donc à recueillir des données sur l'infraction, les traits caractéristiques du contrevenant, la peine imposée et l'issue du processus pénal. Aux termes de la deuxième composante, nous définissons une vaste gamme de données sur la justice pénale et d'autres renseignements multidisciplinaires; nous visons ainsi à élaborer le modèle détaillé des facteurs qui contribuent à la surreprésentation. - 60 - Enfin, aux termes de la troisième composante, nous tentons d'utiliser l'information recueillie lors des première et deuxième étapes afin de surveiller, d'évaluer et de raffiner les mesures fédérales mises en oeuvre pour répondre aux questions soulevées lors de la cueillette et de l'analyse des données. De la sorte, nous déterminons des sujets qui peuvent être traités dans des études spéciales, et générons des approches et des besoins nouveaux qui sont intégrés aux première et deuxième composantes. - 61 - CHAPITRE 3 - EXAMEN DE LA BASE DE DONNÉES - RECHERCHE CONTEXTUELLE A. Aperçu général Dans le présent chapitre, nous définissons les bases de données qui peuvent nous renseigner sur la condition sociale et économique des autochtones et qui, dans la mesure du possible, nous permettent d'évaluer l'utilité des renseignements recueillis, dans le contexte de la recherche sur la justice pénale et les autochtones. Les bases énumérées ci-après sont particulièrement importantes pour la recherche qui porte sur les causes de la criminalité autochtone. On notera que les sources secondaires, c'est-à-dire les études complétées ou publiées, ne font pas partie du relevé, et qu'en sont aussi exclus les ensembles de données historiques, anthropologiques ou culturelles qui ont trait aux autochtones. En effet, le mandat du présent projet ne prévoyait pas l'inclusion de ces éléments de recherche. B. Statistique Canada 1. Définition générale Statistique Canada peut communiquer un vaste éventail de données sur les conditions sociales, démographiques et économiques des autochtones, dans le contexte canadien. Ces données proviennent de diverses sources, dont le recensement et des enquêtes spéciales. Une publication récente, intitulée Profil statistique du Canada, des -62 - Provinces et des Territoires, présente un aperçu à jour du type d'information et de totalisations que l'on peut se procurer auprès de Statistique Canada. La publication cerne les domaines de renseignements suivants: a. La population et ses caractéristiques, dont des données sur la répartition des âges, la structure des familles et des ménages, l'origine ethnique et la langue, ainsi que des indicateurs sur le modèle de peuplement; b. Les structures économiques, dont des données sur le produit domestique brut, la structure et la composition des revenus et des dépenses; c. La croissance et la structure industrielles, dont l'emploi, l'investissement, la recherche et le développement, la propriété et le contrôle industriel; d. La structure du monde du travail, les gains et la sécurité sociale; e. Le milieu social, dont des données sur la santé, l'éducation et la justice; f. Le logement et les cultures; et - 63 - g. Certains groupes cibles, et particulièrement les femmes, les personnes âgées, les jeunes et les autochtones. Les renseignements disponibles auprès de Statistique Canada existent sous diverses formes. Un certain nombre de documents imprimés contiennent des données qui sont aisément accessibles; ces documents peuvent être produits sur une base annuelle, mensuelle ou trimestrielle. En outre, Statistique Canada dispose d'une vaste gamme de données non publiées, disponibles sur des supports tels les bandes récapitulatrices d'utilisateurs, les microfiches, les fichiers de données géographiques sur bandes et les bandes-échantillons è grande diffusion. On peut aussi obtenir des renseignements en consultant le système informatisé de diffusion des données, le "CANSIM". Moyennant une cotisation fixée par Statistique Canada, on peut obtenir des totalisations sur demande. Les renseignements sont fournis sur support papier, microfiche ou bandes magnétiques, selon les stipulations de l'usager. En raison du volume et de l'interdépendance des bases de données de Statistique Canada, il est difficile, è moins de formuler des demandes (c'est-à-dire de mentionner des tabulations) particulières, d'indiquer avec exactitude la disponibilité de certains types d'information. On peut, par des voies multiples, avoir accès à des données identiques ou analogues. Outre les données disponibles auprès du Centre canadien de la statistique juridique, les données du recensement de 1981, les bandes et microfiches sur les autochtones (1981) et le programme de - 64 - données sur les petites régions présentent un intérêt certain dans le cadre du présent projet. D'après les fonctionnaires de Statistique Canada, ces diverses bases de données sont constamment modifiées et perfectionnées afin de fournir de meilleurs renseignements. Les progrès technologiques, particulièrement dans le domaine des bases de données pour micro-ordinateurs, modifient la collecte, la disponibilité et la manipulation des données. Ces progrès auront un rôle à jouer quant au type de données qui seront disponibles sur les autochtones. On trouvera ci-dessous la description des sources de données existantes et prévues. 2. Le Recensement de 1981: rapports publiés sur l'ensemble de la population Le Recensement de 1981 est le premier à fournir des renseignements détaillés sur les autochtones, relativement aux catégories "Indiens inscrits", "Indiens non inscrits", "Métis" et "Inuit" (18). L'origine ethnique est déterminée en fonction de la façon dont le sujet interrogé perçoit ses antécédents ainsi que du groupe culturel auquel il s'identifie le plus. Par le passé, on a recensé l'origine ethnique selon l'ascendance paternelle, mais le Recensement de 1981 ne se limite pas à une filiation particulière (19). Selon ce recensement, la population autochtone totale s'élève à 491 260 habitants, lesquels se répartissent ainsi: -65 - Indiens inscrits Indiens non inscrits Métis Inuit 292 700 75 110 98 260 25 390 Statistique Canada a reconnu que les données existantes sur la population autochtone comportaient certaines lacunes, et il s'est efforcé de les combler par le truchement du recensement. Ainsi, en 1986, afin d'améliorer la qualité des données, on a élaboré, à l'intention d'un échantillon représentant un cinquième de la population canadienne, un formulaire particulier où figurent une vaste gamme de questions de nature sociale, économique et démographique, et qui sont plus poussées que celles contenues dans le questionnaire de base. Mais le recensement, qu'il porte sur l'ensemble de la population ou sur l'échantillon de 20%, est soumis à certaines limites. En premier lieu, il se peut que l'on ait sous-évalué la population autochtone lors du recensement de 1981. Nous résumons ci-dessous les raisons qui peuvent expliquer cette sous-évaluation. a. Le dénombrement d'Indiens inscrits réalisé lors du recensement ne colncide pas au compte officiel du ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada: en effet, aux termes du recensement, seuls 82,4% des Indiens inscrits dénombrés par le AINC sont représentés. Les réserves suivantes ont omis de répondre au questionnaire: Big Cove (Nouveau-Brunswick), Kanawake (Québec), Constance Lake (Ontario), Stoney (Alberta), Peigan (Alberta) et Cowichan (Colombie-Britannique). Par contre, 1 010 Indiens Micmac -66 - de Terre-Neuve, qui ne figuraient pas, à l'époque, au registre du AINC, se sont déclarés aux agents recenseurs à titre d'Indiens inscrits. b. En région reculée et en milieu rural, le problème du sous-dénombrement est constant. En outre, il se peut qu'un fort pourcentage d'autochtones du milieu rural soient absents de leur domicile (qu'ils habitent ou non dans les réserves) à l'époque où le recensement a lieu (soit le 3 juin). c. Selon certaines organisations autochtones, il est possible que l'on ait sous-dénombré les Indiens non inscrits et les Métis lors du recensement. Les problèmes d'identification et l'affaiblissement des liens avec la culture indigène (surtout en milieu urbain) expliqueraient le sous-dénombrement. d. Il semblerait que les données sur l'importance relative des populations urbaine et rurale ne s'accordent pas tout à fait. Ainsi, les statistiques d'AINC indiquent que 64,6% des Indiens inscrits vivent dans les réserves, et que 36,3% d'entre eux vivent hors des réserves. Toutefois, aux termes du recensement, les chiffres sont respectivement 58% et 42%. En outre, relativement au rapport différentiel entre milieu urbain et milieu rural, il y a un écart d'au moins 10% entre le dénombrement des Métis et des Indiens non inscrits et les autres évaluations. Nous ignorons la raison précise d'une telle divergence (20). -67 - e. Les détenus ne sont pas inclus dans le recensement, ce qui représente environ 5 200 autochtones de plus (21). f. Les chiffres obtenus en 1981, quant à l'ensemble de la population autochtone, comprenaient environ 5 000 personnes d'origine indo-pakistanaise ou autre. Il faut donc interpréter les données avec prudence; nous encourageons en outre le chercheurs à consulter le personnel de Statistique Canada avant d'utiliser la base de données. Les rapports publiés et l'information disponible sur l'ensemble de la population peuvent donc fournir des indicateurs globaux sur les conditions économiques et sociales des autochtones du Canada, aux niveaux fédéral et provincial. On pourra néanmoins considérer les sources additionnelles décrites ci-dessous si l'on veut atteindre le degré de précision qui serait souhaitable dans toute étude traitant de la recherche sur le système pénal et les autochtones. 3. Bandes récapitulatrices d'utilisateurs - Bandes de données et microfiches sur les autochtones - 1981 Les bandes de données ou microfiches sur les autochtones contiennent des données non publiés qui sont disponibles dans les bureaux régionaux de Statistique Canada (on trouvera la liste de ces bureaux à la rubrique "Centre de consultation régionaux" ci-après); ces données -68 - portent sur les caractéristiques de la population autochtone et ont trait à la démographie, aux ménages, à la famille, au travail et au revenu. Dans la plupart des cas, la bande ou microfiche peut fournir des données détaillées sur des indicateurs précis. On peut, sur une base géographique ou en combinant des cellules de données tels les groupes d'âge, structurer l'information sous forme de totalisations. Les données portent sur les niveaux géographiques suivants: Canada, provinces et territoires, 266 divisions recensées et 5 710 sous-divisions. Nous renvoyons le lecteur au rapport intitulé "Recensement du Canada de 1981, microfiche et bande sur les autochtones", Statistique Canada, pour la description complète de ces sources d'information. Fondamentallement, l'avantage de cette source, du point de vue de la recherche sur la justice et les autochtones, consiste à pouvoir isoler des données qui jetteraient quelque lumière sur la dynamique sociale et économique de milieux communautaires précis (urbain, rural, communauté habitant une réserve ou vivant hors des réserves) (22). 4. Bases de données sur les autochtones - A venir Statistique Canada commandite une nouvelle initiative qui a trait aux données sur les autochtones colligées lors du recensement de 1986. Dans le cadre du Programme sur les aborigènes, on élaborera une source de données spéciale qui, espère-t-on, pourra mieux servir les groupes - 69 - autochtones. Environ soixante-quinze organisations et groupes autochtones ont été consultés relativement aux besoins exprimés lors du recensement de 1986, et c'est en fonction des résultats de cette consultation que sera créée la source d'information. En second lieu, la Direction de la statistique des ménages et du recensement s'est vu confier le mandat de poursuivre le perfectionnement de la collecte quant à des groupes cibles, à savoir, les autochtones, les personnes âgées, les jeunes et les femmes. Les activités et responsabilités de la Direction porteront sur les objectifs suivants: faciliter l'accès aux données que maintient Statistique Canada sur les groupes cibles; intégrer les données sur les groupes cibles par le truchement des diverses banques du ministère; élaborer des systèmes de renvoi aux données et des recueils de graphiques; et répondre aux demandes spéciales. 5. Recensement de la population incarcérée Par le passé, on omettait traditionnellement le recensement des détenus. Toutefois, en 1986, on a tenté d'obtenir auprès des établissements les données démographiques de base qui figurent au questionnaire 2A (données sur l'âge, le sexe, etc.). Les résultats de cette collecte ne nous sont cependant pas encore connus. -70 - 6. Base de données sur les autochtones: Centre canadien de la statistique juridique - Démarche en cours Nous croyons savoir que le Centre canadien de la statistique juridique (le "CCSJ") est en train de mettre sur pied une base de données pour micro-ordinateurs qui portera sur la population autochtone; cette base sera créée à partir des données du recensement de 1981 définies ci-dessus et de l'information compilée de concert par Statistique Canada et Affaires indiennes et du Nord Canada sur les projections relatives à la population indienne. On entend étudier et prévoir l'effet des tendances démographiques autochtones (actuelles et à venir) sur les besoins en services pénaux. Bien qu'on ait reconnu que le manque de données fiables sur l'origine ethnique pose un obstacle majeur en termes de projection démographique, la première ébauche du document de travail sur la question ne prévoit aucune méthodologie pour résoudre le problème (23). Le projet n'en est encore qu'à l'étape initiale, mais il pourrait constituer une source utile d'information qui permettrait de prévoir, dans le contexte du système pénal, la représentation et les besoins des autochtones. 7. Programme de données sur les petites régions Le Programme de données sur les petites régions est axé sur les besoins de l'usager; son rôle principal consiste à coordonner, selon les stipulations de l'utilisateur, l'extraction de données sur les petites régions colligées par Statistique Canada. Les sources - 71 - d'information centrales sont les données du recensement, des données administratives (tirées, par exemple, des dossiers d'assurance-chômage) et les registres d'impôt détenus par Statistique Canada. Les données peuvent être transmises à l'utilisateur sur support papier, bande ou disquette de micro-ordinateur. Les demandes sont formulées sur une base contractuelle, et le service d'extraction des données se charge de l'évaluation des coûts. Dans le cadre du programme, on peut produire des données sur des secteurs précis de population autochtone vivant en milieu urbain. Ainsi, dans le cas des villes qui comptent un fort pourcentage d'autochtones et où des relevés sectoriels sont disponibles, on pourrait isoler certaines régions où la population autochtone est assez importante et brosser un tableau provisoire des conditions économiques, sociales et démographiques qui y prévalent. Les villes en question sont les suivantes: Brantford Calgary Chicoutimi -Jonquière Edmonton Guelph Halifax Hamilton Kamloops Kelowna Kitchener London Moncton Montréal North Bay Oshawa Ottawa-Hull Peterborough Prince George Québec Régina St. Catherines - Niagara Saint-Jean (T.-N.) Saint-Jean (N.-B.) Sarnia Saskatoon Sherbrooke Sudbury Thunder Bay Toronto Trois-Rivières Vancouver Victoria Windsor Winnipeg - 72 - Nous avons des données sur un éventail de villes, mais seules quelques-unes d'entre elles comptent des sous-groupes autochtones assez importants pour justifier une analyse. Les villes de Brantford, Calgary, Edmonton, London, North Bay, Régina, Saskatoon, Sudbury, Thunder Bay et Winnipeg devraient retenir notre attention. Des divergences majeures seront peut-être relevées, en termes de nombre d'habitants, car, selon les données du recensement, seuls 24% de tous les autochtones qui habitent en milieu urbain vivent dans des villes de 100 000 habitants ou plus (24). Il faudrait examiner ces possibilités et s'assurer que la nature confidentielle de l'information sera sauvegardée, en fonction de la précision des renseignements communiqués. Ainsi, par mesure de prudence, on aura peut-être à combiner des éléments d'information additionnels aux données que l'on aura extraites sur une réserve précise. On s'attend à ce que le Programme de données sur les petites régions établisse sa propre base de données au cours du nouvel exercice financier. A l'heure actuelle, nous ne disposons d'aucune documentation qui définisse cette base. - 73 - CENTRES DE CONSULTATION RÉGIONAUX Terre-Neuve et Labrador Statistique Canada 3e étage Édifice Viking Crosbie Road St. John's (T.-N.) AlB 3P2 (709) 772-4073 Composez sans frais: Zenith 07037 Ottawa Statistique Canada Renseignements statistiques Hall de l'édifice R.H. Coats Ottawa (Ont.) KlA 016 (613) 990-8116 Composez sans frais: 1-800-268-1151 Maritimes Statistique Canada 3e étage Édifice Sir John Thompson 1256, rue Barrington Halifax (N.-É.) B3J 1Y6 (902) 426-5331 Composez sans frais: 1-800-565-7192 Sud et Ouest de l'Ontario Statistique Canada 10e étage Édifice Arthur Meighen 25, avenue St. Clair est Toronto (Ont.) M4T 1M4 (416) 973-6586 Composez sans frais: 1-800-268-1151 Québec Statistique Canada 200, boul. Dorchester O. Complexe Guy-Favreau 412 Tour de l'Est Montréal (Qué.) H2Z 1X4 (514) 283-5725 Composez sans frais: 1-800-361-2831 Est et Nord de l'Ontario Statistique Canada Administration civique 225, rue Holditch Sturgeon Falls (Ont.) POH 2G0 (705) 753-4888 Composez sans frais: 1-800-461-1662 Manitoba Statistique Canada 6e étage Édifice General Post Office 266, avenue Graham Winnipeg (Man.) R3C OK4 (204) 949-4020 Composez sans frais: 1-800-282-8006 Saskatchewan Statistique Canada 5e étage 530 Midtown Centre Régina (Sask.) S4P 2B6 (306) 780-5405 Composez sans frais: 1-800-667-3524 - 74 - Alberta et Territoires du Nord-Ouest Statistique Canada 2e étage 11010, 101e Rue Edmonton (Alberta) Colombie-britannique et Yukon Statistique Canada Rez-de-chaussée 1145, rue Robson Vancouver (C.-b.) T5H 4C5 (403) 420-3027 V6E 3W8 (604) 666-3691 Composez sans frais: Composez sans frais: Sud et centre de la C.-b.: 1-800-222-6400 112-800-663-1551 Yukon et Nord de la C.-b.: Zenith 0-8913 C. Affaires indiennes et du Nord Canada 1. Exposé général Les bases de données d'Affaires indiennes et du Nord Canada ont trait aux Indiens inscrits; on y trouve des renseignements sur les Indiens qui vivent hors des réserves ainsi que sur les terres et les établissements de la Couronne. Le AINC gère un certain nombre de bases de données nationales et régionales qui portent sur un large éventail d'activités, et dont la précision varie selon le cas. On trouvera ci-dessous les sources qui, d'après les fonctionnaires du Secteur des orientations générales que nous avons consultés, devraient être utiles à la recherche sur la justice et les autochtones. 2. AINC - Registre des Indiens inscrits Le registre de la population indienne contient des données sur la bande, l'âge, le sexe et la résidence de tous les Indiens inscrits. - 75 - On distingue, selon les critères suivants, les Indiens qui vivent dans les réserves de ceux qui vivent hors des réserves: a. L'expression "qui vit dans la réserve" renvoie à l'Indien inscrit qui est membre d'une bande et qui habite: i) dans une réserve destinée à la bande; ii) dans une réserve destinée à une autre bande; iii) sur les terres de la Couronne administrées par d'autres bandes; ou iv) sur d'autres terres de la Couronne. b. L'expression "qui vit hors de la réserve" renvoie aux Indiens inscrits qui, pendant douze mois consécutifs, et pour des raisons autres que l'éducation et la santé, ne vivent pas dans leur réserve ou leur communauté, selon ce qui est défini ci-dessus au paragraphe "a.". Les données de cette base peuvent différer de celles du recensement de Statistique Canada, car on relève des divergences au chapitre des méthodes de collecte et de la définition de l'origine ethnique. En effet, Statistique Canada tient compte, dans sa définition, de l'ascendance paternelle et maternelle, alors que la classification d'Affaires indiennes et du Nord Canada traduit le statut juridique des Indiens, selon ce que stipule la Loi sur les Indiens. Le moment où se déroule le recensement a aussi un rôle à jouer (et le critère des - 76 - "douze mois consécutifs" . appliqué par le AINC pour reconnaître le résident d'une réserve diffère grandement de celui élaboré dans le cadre du recensement et qui veut que la résidence soit simplement définie par rapport à un jour précis, soit le 3 juin). Enfin, on peut relever, à titre de facteurs de divergence, le fait que plusieurs réserves ne se sont pas inscrites auprès d'un agent recenseur, et l'exclusion des détenus lors du recensement de 1981. On remarquera que les projections du AINC sur les Indiens inscrits, par âge et par sexe et quant à la période 1981-1996, seront mises à jour tous les deux ans. En mars 1985, on pouvait se procurer ces projections (qui tiennent compte d'estimations élevées, moyennes et basses). 3. Recherches socio-démographiques - Totalisations croisées A la suite d'un contrat conclu entre la Section des recherches socio-démographiques et Statistique Canada, on a produit, d'après les données du recensement de 1981, une série de totalisations croisées qui sont disponibles sur support papier, sur microfiche ou sur bande magnétique. Les totalisations ont été élaborées par AINC; elles ont été produites en fonction de deux nouvelles catégories de groupes ethniques qui, selon le ministère, sont plus fidèles à la définition du terme "Indiens", au sens de la Loi sur les Indiens. Voici ces deux catégories: -77 - a. Groupe ethnique (variable 5): Indiens inscrits (total de la population, y compris les Indiens jouissant actuellement d'un statut ou dont le statut est potentiel ou possible); Indiens inscrits qui habitent dans les réserves (selon la définition d'AINC); Indiens inscrits qui habitent hors des réserves; autres groupes ethniques; [...] Indiens non inscrits et Inuit; non-autochtones. Les totalisations ont été produites relativement aux provinces et au Canada septentrional (Yukon et Territoires du Nord-Ouest). Elles portent en outre sur les agglomérations et les régions métropolitaines suivantes (lesquelles ont fait l'objet du recensement): Montréal Ottawa-Hull Toronto Hamilton Sudbury Sault Sainte-Marie Thunder Bay Winnipeg Régina Saskatoon Prince Albert Calgary Edmonton Vancouver Prince Rupert Port Alberni Victoria London Outre soixante-huit totalisations croisées sur les Indiens et les non-Indiens, rendant compte de variables économiques, sociales et démographiques, on a obtenu trente-cinq tables sur les conditions économiques, sociales et démographiques des Inuit, auxquelles il faut ajouter quatre tables produites à partir des données du recensement de 1971. Ces tables contiennent, au chapitre des autochtones, une masse -78 - d'information sans précédent. La Section des recherches socio-démographiques produira une série de rapports sur la population indienne inscrite. On y trouvera: a. un rapport national; b. un rapport méthodologique sur les bases de données; c. des rapports provinciaux; d. des données sur la situation hors des réserves; e. des renseignements sur l'éducation; f. des renseignements sur le logement; g. un aperçu général des conditions économiques. Cette base d'information contient des données analogues sur les Métis et les Indiens non inscrits, lesquelles seront toutefois exclues des études susmentionnées. Les chercheurs pourront néanmoins avoir accès à ces données. 4. Autonomie gouvernementale - Bases de données sur les bandes indiennes La Direction des affaires constitutionnelles élabore actuellement une base de données sur les bandes indiennes, dans le contexte de l'autonomie gouvernementale. Les données porteront sur les composantes suivantes: a. Le numéro de la bande, son nom, le numéro de district; b. un exposé historique sur la bande; -79 - c. la population; d. l'emplacement de la bande, la dimension de la réserve, les ressources naturelles; e. la Loi sur les Indiens (statut de la bande aux termes de la Loi). Y f. des indicateurs culturels; g. le profil économique, dont des données sur la main-d'oeuvre et les revenus; h. des renseignements d'ordre financier sur le programme; i. les fonds en fidéicommis; j. la gestion et l'administration; k. l'organisation (district tribal, etc.). Cette base de données sera accessible aux micro-ordinateurs. D. Santé et Bien-Etre social Canada 1. Aperçu général Le programme national de lutte contre l'abus de l'alcool et des drogues chez les autochtones, qui est décrit ci-dessous, est une source principale d'information au sein de Santé et Bien-Etre. Il faut signaler que le Centre national d'information sur la violence dans la famille serait aussi une source utile, laquelle est toutefois considérée comme exclue des paramètres de la présente étude. - 80 - 2. Le Programme national de lutte contre l'abus de l'alcool et des drogues chez les autochtones (le "PNLAADA") Le PNLAADA est un programme fédéral conçu pour freiner et, à long terme, supprimer l'usage abusif de drogues et d'alcool dans les communautés autochtones. Les objectifs du PNLAADA sont les suivants: a. Accroître la portée, la disponibilité et la qualité des services préventifs et thérapeutiques de lutte contre l'usage abusif de drogues et d'alcool chez les autochtones; b. Accroître le contrôle de la communauté autochtone au chapitre de la gestion de la conception du programme, ainsi qu'en matière de prestation de services; c. Faire prendre conscience des effets néfastes de l'usage abusif de substances, et obtenir des modifications de comportement importantes face à cet usage; d. Établir un programme équilibré et interdisciplinaire de services de soutien; e. Améliorer, par la recherche et l'expérience sur le terrain, l'appréciation du lien de causalité qui existe entre l'usage abusif de substances et les mesures préventives et thérapeutiques; et enfin, - 81 - f. En freinant l'usage abusif de substances, réduire, au sein des communautés autochtones, les perturbations sociales et familiales connexes, favoriser la participation communautaire aux programmes et activités récréatives, confirmer l'identité autochtone et communautaire, raffermir le sens de la communauté et la confiance en soi. Dans ce contexte, chaque région visée par le PNLAADA a fait l'objet d'une évaluation de besoins, afin d'obtenir un aperçu détaillé de l'ampleur des problèmes de drogues et d'alcool, et d'orienter le programme en conséquence. Les évaluations en sont à des stades divers (25). Leur objectif est comparable: il s'agit de recueillir des données sur la consommation abusive (actuelle et potentielle) d'alcool, de drogues et d'autres substances, et de proposer une analyse à partir de laquelle on pourra déterminer des priorités régionales. C'est au chapitre de la méthodologie et de la portée que les évaluations diffèrent. Essentiellement, on a fusionné de l'information tirée de sources secondaires (Statistique Canada et AINC) avec des études fondées sur l'opinion de certains experts et des membres de la collectivité, afin d'obtenir un tableau complet de la situation communautaire. On reconnaît que ces comptes rendus sont imparfaits, au sens où il est difficile de recueillir des données sur les Indiens non inscrits et les Métis, particulièrement en milieu urbain. Seuls deux rapports régionaux, soit ceux de la Colombiebritannique et de l'Ontario, rendent compte de ce secteur de la population. En général, cette source fournit des données qui - 82 - décrivent bien les effets de la consommation abusive d'alcool, de drogues et de substances dans les communautés; on y trouve en outre des indicateurs sur: a. le manque de soins à l'égard des enfants ou les mauvais traitements qui leur sont infligés; b. la dissolution de la famille; c. le décès; d. la violence (familiale et sociale); e. le suicide; f. les conséquences médicales; g. les accidents de la circulation; h. les problèmes reliés à l'emploi; i. les démêlés avec la justice. En outre, on tente de recueillir des données sur les facteurs économiques et sociaux qui contribuent à l'usage abusif d'alcool, de drogues et de substances, et à analyser ces éléments (on relèvera entre autres le chômage, les mauvaises conditions de logement, le manque d'aménagements récréatifs, les lacunes en termes d'accès à l'éducation, et la réaction de la communauté face à l'alcool). Malheureusement, il n'y a que peu de détails de fond sur la situation qui prévaut hors de la réserve et en milieu urbain. Les évaluations devraient être mises à jour régulièrement; on compte en outre recueillir des données sur l'évolution de la communauté et - 83 - les indicateurs de changement. A cette fin, on met actuellement en place un système de base de collecte et de publication d'information afin de contrôler et d'évaluer les programmes de thérapie. On s'attend à ce que le système soit introduit graduellement dans les régions, et de façon sélective. Au chapitre de la recherche sur le système pénal et les autochtones, il est intéressant de constater que les données recueillies auprès des centres de thérapie du PNLAADA porteront entre autres sur l'origine raciale (Indien inscrit, Indien non inscrit ou Métis, Inuit) et sur les mesures juridiques appliquées (mise en liberté sous caution, probation, libération conditionnelle, absence temporaire, ou autre). On pourra obtenir des renseignements analogues dans le cas des programmes préventifs. E. Autres 1. Examen des services aborigènes En mars 1984, lors de la Conférence des premiers ministres sur les questions constitutionnelles relatives aux aborigènes, le sénateur Austin s'est vu confier le mandat de diriger l'examen de tous les services et programmes économiques, culturels et sociaux dispensés aux peuples aborigènes. On visait ainsi à recueillir de l'information sur les services et les programmes que dirigent les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à l'intention des autochtones (classés en tant qu'Indiens inscrits vivant dans les réserves, Indiens inscrits vivant hors des réserves, Indiens non inscrits, Inuit et Métis). On a - 84- fait parvenir un questionnaire aux autorités compétentes, afin de colliger des données aux chapitres suivants: a. le logement; b. l'infrastructure communautaire; c. l'éducation, la formation et l'emploi; d. la santé; e. la justice et les services juridiques; f. les communications; g. les réserves et les fiducies; h. la culture et le gouvernement des bandes. F. Résumé Statistique Canada peut fournir un vaste éventail d'information aux niveaux national et infra-provincial. Essentiellement, les renseignements proviennent des totalisations du recensement, et celui de 1981 est une compilation détaillée des données sur la population autochtone. On peut en outre tirer profit des sources administratives, dont les données sur l'assurance-chômage, en se prévalant du Programme de données sur les petites régions, axé sur les besoins de l'usager. On pourrait ainsi obtenir des renseignements importants sur les conditions socio-économiques des autochtones qui habitent les réserves, qui vivent hors des réserves, en milieu rural ou urbain. Par la combinaison et la manipulation de l'information, ces sources de données, ainsi que celles sur la justice pénale disponibles auprès du Centre canadien de la statistique juridique, - 85 - nous permettent d'élaborer des corrélations (qui ne seraient toutefois possibles que relativement aux régions comprises dans les réserves). On trouvera, dans des bandes spéciales, dites "bandes récapitulatrices d'utilisateurs", un grand nombre de données qui se rapportent aux autochtones. Une sous-direction vient récemment d'être créée pour améliorer l'intégration de l'information et l'accès aux données sur certains groupes cibles. Nous avons ensuite étudié la deuxième source de données majeure, celle d'Affaires indiennes et du Nord Canada (AINC). Nous avons signalé que des totalisations croisées spéciales, établies à partir des données du recensement de 1981, ont été rassemblées par AINC, et que les chercheurs peuvent s'en prévaloir. En outre, une base de données pour micro-ordinateurs, qui contiendra, dans le contexte de l'autonomie gouvernementale, d'importants renseignements sur les bandes, est actuellement élaborée par la Direction des affaires constitutionnelles. Enfin, dans le cadre du Programme national de lutte contre l'abus de l'alcool et des drogues chez les autochtones, administré par Santé et Bien-Etre, on a prévu une série d'évaluations détaillées portant sur les besoins de chaque région. Ces évaluations contiennent des données qui rendent compte d'une vaste gamme de facteurs de nature pénale, économique, médicale et sociale. La recherche qui s'intéresse au problème de la criminalité reliée à l'alcool devrait tirer profit de ces sources d'information. - 86 - CHAPITRE 4 - EXAMEN DE LA BASE DE DONNÉES - MODÈLES DE CRIMINALITÉ A. Aperçu général Dans le présent chapitre, nous isolons les principales bases de données qui traitent des modèles de criminalité autochtone, que ce soit relativement aux réserves, à la vie hors des réserves, au milieu urbain ou rural. Le terme "réserve" renvoie aux réserves proprement dites et aux terres de la Couronne habituées par les bandes indiennes. L'expression "hors de la réserve" signifie tout milieu rural ou urbain qui n'est pas visé par la définition susmentionnée. Nous nous sommes surtout appuyés, dans la présente section, sur de l'information provenant du Centre canadien de la statistique juridique et de la GRC, des renseignements sur les forces de police compilés par le Ministère dans le cadre de l'inventaire de la recherche et des programmes sur la justice pénale et les autochtones (26), ainsi que sur des données provenant de la recherche sur l'imposition des peines, laquelle est en cours au sein du Ministère (27). B. Centre canadien de la statistique juridique 1. Programme de déclaration uniforme de la criminalité C'est en 1962 qu'a débuté la collecte de données sur la criminalité en vertu du Programme de déclaration uniforme de la criminalité. Depuis - 87- 1974, on tient compte d'un nombre accru de catégories criminelles, à savoir, dix-huit, et de soixante-douze sous-classifications additionnelles. La Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté de l'Ontario, la Sûreté du Québec, la police des chemins de fer du CN et du CP, la police du Conseil des ports nationaux, la patrouille du Nouveau-Brunswick et des polices indigènes participent au programme. Chaque corps de police transmet les statistiques à Statistique Canada, en fonction du formulaire "C" (Statistiques sur la criminalité) (28). Ces rapports mensuels rendent compte du nombre d'infractions rapportées ou dont la police a connaissance, des accusations sans fondement, du nombre exact d'infractions commises, du règlement des infractions et du nombre d'accusés. L'information sur la criminalité et la circulation est ensuite compilée et rapportée dans des publications particulières et sous diverses formes, selon la province, le nombre d'habitants et le corps de police pertinent. Dans le cas des "accusés", on mentionne s'il s'agit d'un adulte de sexe masculin ou féminin. On rend compte séparément des jeunes contrevenants de sexe masculin et féminin, mais les chiffres sont combinés dans les documents publiés. On ne consigne pas l'origine ethnique des "accusés". Ainsi, en surface, cette source de données ne semble pas fournir d'information pertinente à la recherche sur la justice et les autochtones. On peut . toutefois, dans certains cas, isoler des données sur les réserves, lorsque la région visée par le programme colncide avec une réserve. - 88 - En outre, il serait peut--être possible d'établir des corrélations entre l'information criminelle recueillie et certaines données socio-économiques tirées des sources de Statistique Canada. Le Centre a tenté d'établir ces corrélations relativement à trois réserves ontariennes et à une communauté avoisinante non autochtone; après avoir fusionné, manuellement, les données de la DUC avec certaines caractéristiques sociales et économiques, on a obtenu des profils communautaires divergents au chapitre de toutes les données économiques, sociales et criminelles retenues (29). En combinant et en manipulant ces deux ensembles de données, et en faisant peut-être appel à la technologie du micro-ordinateur, on pourrait obtenir des données en séries chronologiques. On remarquera que les données du recensement ne seraient disponibles que relativement à une période de cinq ans, car on n'a élaboré aucune projection en matière de données sur les autochtones. De plus, l'information pourrait traduire les limites d'une comparaison entre divers recensements (30). Les données de la DUC seraient disponibles auprès des sources suivantes: a. Dans le cas où les réserves indiennes ont une police indigène, les données de la DUC sont aisément disponibles; b. Dans le cas des réserves du Québec, la plupart des données sont disponibles auprès de la Sûreté du Québec; - 89 - c. En Ontario, les données sur les réserves indiennes sont disponibles auprès de la Sûreté de l'Ontario, lorsque la réserve correspond à une région qui fait l'objet de rapports; d. Dans tous les autres cas, on obtient des données en faisant appel au Système des rapports statistiques sur les opérations de la GRC, lequel est décrit ci-après. 2. Programme sur l'homicide Dans le cadre du Programme sur l'homicide, qui est en marche depuis 1961, on consigne tous les décès que l'on croit avoir été causés par homicide. Les données sont colligées auprès des services de police du Canada et elles sont mises à jour au fur et à mesure que de nouveaux renseignements sont disponibles. Un agent remplit le rapport d'homicide toutes les fois où le crime est commis. On y trouve de l'information sur les éléments suivants: a. Nature de l'infraction - infraction commise, selon les catégories suivantes: meurtre, homicide involontaire, infanticide, article du Code criminel pertinent, lieu où l'infraction a été commise, date où elle a été commise, moyens employés par le contrevenant, motif apparent, circonstances entourant l'infraction présumée (sous forme narrative); b. Victime - nom, adresse, sexe, âge, état matrimonial, origine raciale; - 90 - c. Accusé - nom, adresse, numéro de série des empreintes digitales, date de l'arrestation, sexe, date de naissance, lieu de naissance, état matrimonial, origine raciale, occupation, éducation, lien avec la victime; d. nat de la cause - dépôt d'une accusation, mandat d'arrêt émis, autre règlement, cause non réglée; e. Procédures judiciaires - interpellation, enquête préliminaire, procès, autres; emplacement du tribunal, date fixée pour l'audition. L'information est ensuite transférée sur des "fiches" de traitement, grâce auxquelles on peut poursuivre l'analyse des données contenues dans le rapport d'homicide. On relève les renseignements suivants: Fiche 1 - Victime et infraction Fiche 2 - Suspect Fiche 3 - Procédures judiciaires (suspect adulte et tribunal pour adultes) Fiche 4 - Procédures judiciaires (suspect adolescent; dans le cas où le tribunal pour adultes est saisi de la cause) Fiche 5 - Procédures du tribunal de la jeunesse, selon le suspect adolescent. -91 - On révise actuellement les champs d'information visés par le programme et, faute d'un lexique de données, nous ne pouvons déterminer précisément combien de données peuvent être extraites du système. Ainsi, on croyait, au départ, avoir accès à des renseignements détaillés sur le lieu où les infractions sont commises. Toutefois, après un examen plus poussé, on s'est rendu compte que les codes géographiques ne renvoyaient qu'à des régions municipales ou provinciales, et qu'ils ne seraient donc pas très précis. Il est particulièrement intéressant de noter que l'on collige des données sur l'origine raciale dans le cadre de ce programme. Il s'agit là d'une catégorie flexible, et c'est l'agent lui-même qui, d'après ses observations, consigne les données. Dans certains cas, on a recours à des sources d'information additionnelles (dont la famille de la victime, par exemple) pour obtenir les renseignements requis. Ce champs d'information fait partie du programme depuis le début, mais les données recueillies ne sont habituellement pas intégrées aux rapports statistiques. On ne mentionne l'origine raciale que dans un document intitulé Homicide au Canada: un tableau synoptique, publié en 1976 (31); on y signale que l'homicide chez les autochtones, pendant la période étudiée (1961-1974), atteignait un taux disproportionné, et qu'il était surtout commis dans le contexte des relations familiales. Le document indique en outre que les autochtones victimes d'homicide étaient représentés de façon disporportionnée: en 1961, les autochtones représentaient 1,2%, et -92 - 1,5%, en 1971, alors que 16% des victimes d'homicide, au cours de la même période, étaient d'origine autochtone (32). Malheureusement, hormis cette observation, les données n'ont fait l'objet d'aucune étude additionnelle. On estime que cette lacune s'explique par le fait que ce champ d'information est l'un des plus "faibles" de la base de données. En effet, aucune ligne directrice n'a été prévue pour éclairer l'agent sur le sens de l'expression "origine raciale", et le degré de précision des réponses peut donc varier considérablement. Le personnel du programme tente de clarifier tout champ d'information incertain auprès de l'agent qui est chargé de consigner les données, mais cette entreprise peut parfois s'avérer impossible à réaliser. 3. Enquête sur l'administration de la police Les objectifs généraux de l'enquête sur l'administration de la police consistent à mesurer les dépenses des corps de police du Canada et à en évaluer le personnel. L'un des éléments d'information recueillis a trait à l'analyse générale du programme des Gendarmes spéciaux autochtones du Canada. L'enquête a été mise sur pied en janvier 1987 et on diffusera l'information recueillie à la fin de cette année. C. Gendarmerie royale du Canada 1. Système des rapports statistiques sur les opérations (RSO) Dans le cadre du système RSO, on consigne des statistiques collectives -93 - sur l'activité criminelle, que l'on alimente au Programme de déclaration uniforme de criminalité exposé ci-dessus. L'origine raciale n'est pas une composante du système, et il est donc impossible de déterminer directement les modèles de criminalité autochtone d'après la base de données. On remarquera que la base statistique est groupée en termes de populations précises, selon les secteurs de détachement, et que la plupart des réserves auxquelles la GRC dispense ses services sont rassemblées en tant que détachements englobés. L'information peut alors servir à documenter des taux de criminalité précis relativement à certains secteurs de population. Comme nous l'avons souligné ci-dessus, on pourrait combiner ce type de données à d'autres sources d'information disponibles auprès de Statistique Canada. 2. Rapports d'incidents Un rapport est rempli chaque fois qu'un agent de la GRC intervient relativement à un incident. On y relève l'information suivante: a. La nature de l'incident et le lieu où il s'est produit; b. Des données sur le suspect, dont l'origine raciale, consignée selon l'observation de l'agent; c. Des données sur l'accusation, le cas échéant; d. Des données sur le véhicule; e. Les mesures prises; f. De l'information sur la façon dont on a réglé la cause. - 94 - Les rapports sont maintenus sous forme manuelle, au niveau du détachement. Il faut obtenir le consentement écrit du Ministère pour avoir accès aux dossiers. Il est nécessaire de procéder sur place à l'évaluation de l'information, et il nous a donc été impossible de prendre connaissance du contenu des dossiers. Par conséquent, nous ignorons dans quelle mesure cette source peut être utile â la recherche sur la justice pénale et les autochtones, puisqu'il faut déterminer l'exactitude et l'exhaustivité des données qui sont consignées sur l'origine raciale, ainsi que l'exhaustivité des autres champs d'information. Au mieux, ces derniers pourraient nous fournir de l'information limitée sur les taux différentiels d'accusation (quant aux autochtones et aux non-autochtones), au sein de divers détachements de la GRC. Le fait que ces dossiers se présentent sous forme manuelle joue certainement contre leur utilité. Toutefois, étant donné le manque d'information (de toutes sortes) en matière de modèles de criminalité, les rapports d'incidents sont une source potentielle de renseignements pour la recherche à venir. 3. Base de données du NSED/CIPC On remarquera que le formulaire C612 du NSED, utilisé lors d'arrestations relatives à des actes criminels ou à des situations mixtes où interviennent des actes criminels et des accusations sommaires, contient un champ d'information sur l'origine raciale. - 95- Chaque corps de police qui a affaire à cette catégorie d'infraction remplit le formulaire, et les données consignées sont alimentées dans la base du NSED/CIPC. Certains corps de police, semble-t-il, mentionnent l'origine raciale dans le formulaire C612, mais ces renseignements sont consignés en fonction des catégories "Blanc" et "non-Blanc", dans la base de données. Le Centre canadien de la statistique juridique élabore actuellement, à partir des données du NSED et du CIPC, une base de données opérationnelle et automatisée, relativement aux statistiques judiciaires. Dans le cadre de l'étude, on a tenté d'évaluer la qualité du système de collecte; pour ce faire, on a diffusé un questionnaire auprès de divers corps de police afin de déterminer les pratiques de consignation; en outre, on a examiné la conformité des dossiers de certaines polices locales avec la base de données, et celle des éléments du système d'information opérationnelle (Sb) (qui relève du Service correctionnel du Canada) avec les données du NSED. En tant que source d'information sur les modèles de criminalité, la base de données du NSED/CIPC est limitée, car on n'y trouve que des renseignements sur les infractions graves (actes criminels et infractions mixtes composés d'actes criminels et d'accusations sommaires). Cependant, une fois reliée au SIO, cette source pourrait être utile à la recherche sur la justice pénale et les autochtones, car il serait alors possible de déterminer des modèles d'infraction détaillés propres aux autochtones et aux non-autochtones. - 96- D. Autres organismes chargés de l'exécution de la loi Dans le cadre d'un inventaire des programmes et de la recherche sur la justice pénale et les autochtones compilé par le ministère du Solliciteur général (33), on a entrepris une enquête auprès de certains organismes de justice pénale, afin de déterminer de quelle façon on consigne les données sur l'origine raciale. On a communiqué avec des corps de police municipaux chargés de dispenser des services à des régions de 50 000 habitants. D'après l'enquête, il semblerait que l'origine raciale n'est rapportée, de façon systématique qu'en cas d'infraction grave. Des trente-deux corps de police collaborant à l'enquête, onze seulement ont indiqué qu'ils recueillaient des données sur l'origine raciale, sous quelque forme que ce soit. E. Tribunaux Dans le cadre de l'enquête susmentionnée, on a aussi prélevé un échantillon de douze tribunaux au sein de diverses juridictions. Aucun des tribunaux n'a indiqué qu'il recueillait de l'information sur l'origine raciale. On a en outre consulté les responsables du Programme des tribunaux relevant du Centre canadien de la statistique juridique, lesquels ont signalé que les données sur l'origine raciale ne sont pas colligées au niveau du tribunal. Dans le cas où on a prévu des programmes de délégués auprès des tribunaux, le ministère de la Justice dispose de renseignements limités sur les - 97 - autochtones auxquels ce programme s'adresse. Actuellement, le type de renseignements soumis est axé sur l'évaluation. On ne dispose d'aucune information de base, portant, par exemple, sur le déroulement du processus de renvoi, le nombre d'autochtones bénéficiant du programme et leur profil, le nombre de tribunaux touchés et de communautés autochtones auxquelles les services sont dispensés. Le Ministère définit et négocie ses besoins quant à ces champs d'information, ce qui fera peut-être de cette source un meilleur outil de recherche. F. Résumé Aux termes des questions que nous avons initialement posées sur les modèles de criminalité qui prévalent chez les autochtones et les non-autochtones, il est manifeste que les sources de données que nous avons isolées jusqu'à maintenant ne peuvent fournir que de l'information limitée sur ces modèles de criminalité. 1. Les systèmes de données actuels présentent de vastes lacunes, que ce soit relativement aux modèles de criminalité qui ont cours en milieu rural (dans les réserves ou hors des réserves) ou le milieu urbain (hors des réserves). Il n'est pas possible, aux termes des procédés de collecte actuels, de discerner les modèles de criminalité précis qui s'appliquent aux autochtones et aux non-autochtones de ces divers milieux. Nous ne pouvons qu'extraire et isoler des renseignements aux chapitres suivants: - a. 98 - Modèles de criminalité qui prévalent dans les réserves - En utilisant les données du programme DUC, il serait possible de déterminer le taux de criminalité dans le cas où les réserves correspondent aux régions délimitées par le programme. On pourrait, dans certains cas, fusionner cette information avec d'autres données provenant du recensement de petites régions, et isoler des modèles de criminalité propres à diverses conditions économiques, sociales et démographiques. Le Centre canadien de la statistique juridique a, dans une certaine mesure, exploré ces possibilités, et l'on croit savoir que l'on a eu recours è un procédé analogue lors de l'étude sur l'application de la loi menée conjointement par le Canada, la FSIN et la Saskatchewan. Dans cette optique de recherche, on pourrait obtenir d'importants renseignements sur le développement stratégique global de la justice pénale, quant aux questions qui ont trait à l'autonomie gouvernementale. Il est en outre possible d'entreprendre une analyse comparée des communautés non autochtones dont la taille et la situation géographique sont analogues. b. Modèles d'homicide - En fonction des données disponibles tirées du Programme sur l'homicide, on pourrait procéder à l'étude comparée et historique des homicides commis par les autochtones et les non-autochtones au cours de la période 1963-1983. Après avoir évalué la fiabilité de la base de données, il semblerait possible d'examiner un certain nombre -99 - de dimensions critiques, dont le type d'homicide commis, le contexte pertinent, ainsi que les caractéristiques sociales, économiques et démographiques de chaque groupe de contrevenant et de victime. c. Victimes d'homicides - Dans le cadre de l'étude susmentionnée ou en tant qu'étude distincte, on pourrait entreprendre l'étude historique du cas des autochtones et non-autochtones victimes d'homicide. Il serait ainsi possible d'analyser, sur le mode comparatif, d'importantes questions portant sur la relation contrevenant-victime. -100 - CHAPITRE 5 - EXAMEN DE LA BASE DE DONNÉES - JEUNES CONTREVENANTS AUTOCHTONES A. Aperçu général Dans le présent chapitre, nous définissons des sources de données qui ont trait aux jeunes contrevenants autochtones. Nous nous appuyons sur des renseignements obtenus auprès du Centre canadien de la statistique juridique et de la direction des Jeunes contrevenants (direction de la politique, ministère du Solliciteur général) ainsi que sur de l'information additionnelle qui, quoique limitée, porte sur les sources de données provinciales, selon ce qui figure à l'inventaire compilé par le Solliciteur général sur les recherches et les programmes touchant la justice pour les jeunes. La proclamation de la Loi sur les jeunes contrevenants, le 2 avril 1984, et l'abrogation simultanée de la Loi sur les jeunes délinquants constituent des changements majeurs au chapitre de la doctrine et des procédures pénales qui visent les adolescents. Il se peut, à la lumière des dispositions sur le maintien et la destruction des dossiers et de l'évolution des systèmes d'information, que le genre de renseignements auxquels la recherche a accès soit modifié. Nous étudions ces questions et des questions connexes au chapitre 6 du présent compte rendu. - 101 - B. Centre canadien de la statistique juridique 1. Programme de la justice pour les jeunes Le Programme de la justice pour les jeunes est en marche depuis 1974; il vise la collecte de données sur les jeunes contrevenants accusés aux termes de la Loi sur les jeunes délinquants, et dont la cause est traitée en vertu de cette Loi. C'est la police qui, au départ, collige l'information. Dans la plupart des cas, le compte rendu est utilisé à deux titres: 1) en tant que document juridique pour le dépôt de l'accusation, et 2) aux fins du Centre, en tant que document servant à consigner le traitement de chaque cas. C'est aux provinces qu'incombe l'administration de la justice pour les jeunes, et chacune d'elles, y compris le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest, rend compte au Centre. L'information est alors totalisée en un profil national et en profils provinciaux. Le type et le nombre de renseignements totalisés aux termes de la Loi sur les jeunes délinquants varient en complexité selon les provinces. Le programme est actuellement l'objet de révisions de fond et de forme, afin de traduire les modifications apportées par la Loi sur les jeunes contrevenants (34). -102 - Le formulaire qu'utilise chaque province a été révisé afin de déterminer si l'origine raciale y était consignée. Seules trois provinces rendaient compte de l'origine raciale des contrevenants, selon les catégories suivantes: a. Nouveau-Brunswick: Indien inscrit, Indien non inscrit, autres Indien de l'Amérique du Nord, Inuit, Métis, autres; b. Saskatchewan: Indien soumis aux traités, Métis, autres; c. Territoires du Nord-Ouest: Indien soumis aux traités, Métis, autres. Lors d'entretiens avec les fonctionnaires chargés du programme, nous avons toutefois appris que cette variable a été exclue de la plupart des analyses: en effet, on s'inquiétait de la pibtre qualité des données au chapitre, par exemple, de la méthodologie employée ainsi que de la cohérence et de l'exhaustivité des résultats recueillis. Le personnel du Centre a vérifié la base de données et en a confirmé les lacunes. On nous a en outre déclaré que seule la Saskatchewan entend poursuivre la consignation des données sur l'origine raciale, aux termes de la Loi sur les jeunes contrevenants. C. Ministère de la Justice 1. Délégués à la jeunesse auprès des tribunaux: analyse des besoins Au Québec, on a complété un projet qui vise à définir les besoins des - 103 - jeunes contrevenants, aux termes de la Loi sur les jeunes contrevenants, et à déterminer si les programmes et les services offerts par les délégués auprès des tribunaux satisfont à ces besoins. Dans le cadre du projet, on passe en revue les écrits qui portent sur les contrevenants autochtones et le système judiciaire, et on interviewe certains membres des communautés autochtones qui oeuvrent dans les catégories suivantes: famille et jeunesse autochtones, conseils de bande, juges de paix, délégués autochtones auprès des tribunaux, membres de l'appareil judiciaire, professionnels du droit et de l'exécution de la loi, et autres services sociaux. D. Ministère du Solliciteur général 1. Étude nationale sur les tribunaux pour adolescents La variable raciale contenue dans l'Étude nationale sur les tribunaux pour adolescents a été révisée afin de déterminer si le nombre de cas autochtones justifiait la poursuite d'études spécifiques. Dans les neuf endroits recensés, on n'a relevé que 180 cas (soit 7,10%) dits "autochtones". Ce relevé se fonde toutefois sur l'observation, et il se peut qu'un certain pourcentage d'autochtones ait été classé dans la catégorie "Inconnu", ce qui expliquerait leur faible représentation numérique. Les 180 cas susmentionnés étaient répartis entre quatre juridictions; il semblerait qu'aucun pourcentage, dans chaque cas, n'ait été suffisamment élevé pour justifier la poursuite d'une étude (35). Dans l'échantillon d'Edmonton, on indiquait toutefois, à titre - 104 - expérimental, certaines différences entre le profil du jeune contrevenant autochtone et celui de son homologue non autochtone. L'échantillon était réduit, mais on remarquait les caractéristiques suivantes: par rapport aux non-autochtones, le pourcentage de jeunes autochtones précédemment déclarés coupables de délinquence était plus élevé; les autochtones avaient été soumis à un plus grand nombre d'audiences judiciaires; enfin, il était plus probable qu'il y ait eu détention antérieure. Ces données indiquent qu'il faut poursuivre la recherche pour déterminer la pertinence de ces conclusions (36). 2. Étude des tribunaux ruraux et septentrionaux du Manitoba Cette étude visait à définir le fonctionnement des tribunaux pour adolescents dans l'arrière-pays manitobain, d'après les renseignements obtenus sur place auprès de vingt-deux communautés autochtones et non autochtones du Nord et du Sud de la province. On visait principalement à relever les différences entre les processus judiciaires mis en place au sein des diverses compétences, en accordant une attention particulière aux communautés autochtones, et à cerner les questions qui touchent la justice et les communautés rurales et septentrionales de la province. L'étude est complétée. -105 - CHAPITRE 6 - EXAMEN DE LA BASE DE DONNÉES - DÉTENUS AUTOCHTONES DANS LES ÉTABLISSEMENTS FÉDÉRAUX A. Aperçu général Dans le présent chapitre, nous définissons les sources de données existantes qui traitent des détenus autochtones qui sont sous la responsabilité du Service correctionnel du Canada (SCC) et de la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC). Nous nous attardons aux données compilées dans les systèmes automatisés. Nous signalons en outre les progrès grâce auxquels on modifie et on accroît la quantité d'information disponible auprès du SCC et de la CNLC. B. Système d'information opérationnelle (SM) 1. Caractéristiques générales Le SIO est un système d'information en direct; il a été mis sur pied en 1976 lors de la conversion des fichiers du Système de renseignements sur les documents et dossiers des détenus. À l'heure actuelle, la base de données du SIO contient des renseignements sur tous les détenus fédéraux incarcérés depuis 1970. L'information provient de divers dossiers identifiés par le numéro de série des empreintes digitales (NSED) du détenu. En 1981, on a intégré au système les dossiers d'absence temporaire et le Système d'information statistique sur les libérés conditionnels (SISLC) (37). Le 510 -106 - contient actuellement 252 champs de données (38). On relève les fichiers suivants: a. Renseignements sur le contrevenant - données identifiant le détenu; b. Période d'emprisonnement (fédéral) - données sur l'admission, l'incarcération et l'élargissement; c. Période d'emprisonnement (provincial) - données sur l'admission, l'incarcération et l'élargissement; d. Résumé des infractions - résumé des antécédents criminels du détenu; e. Infractions - données sur l'infraction et la peine imposée; f. Caractéristiques du contrevenant - caractéristiques physiques du détenu; g. Nom d'emprunt du contrevenant - nom(s) d'emprunt utilisé(s) par le détenu; h. Complice(s) du contrevenant - données sur les complices du détenu; -107 - i. Transferts du contrevenant - antécédents du détenu au chapitre des transferts entre établissements; j. Absences temporaires - compte rendu de toutes les absences temporaires accordées è chaque détenu; k. Décision de la CNLC - compte rendu de toute décision de la Commission nationale des libérations conditionnelles, relativement à chaque détenu; 1. Transferts des libérés conditionnels - date à laquelle le libéré conditionnel a été transféré, destination, données sur la juridiction compétente. Les données sur l'admission, les transferts et l'élargissement sont intégrées au niveau de l'établissement; elles sont mises à jour au fur et à mesure des modifications. Les données sur la libération conditionnelle sont normalement introduites au palier national, en fonction de la disponibilité de l'information. On intègre actuellement au système deux fichiers relatifs aux éléments suivants: m. Incidents dans les établissements - compte rendu des incidents relatifs à la sécurité qui se sont produits pendant la période d'emprisonnement du détenu (depuis 1980); données sur le type -108 - d'incident, descriptibn, type de tribunal, décision; et n. Fichier de surveillance - compte rendu de la surveillance exercée par le bureau des libérations conditionnelles, relativement au détenu bénéficiant de la libération conditionnelle de jour, de l'absence temporaire sans escorte, de la libération conditionnelle complète ou assujetti à la surveillance obligatoire. Les responsables du Système ont indiqué que l'on pouvait, dans la plupart des cas, établir des recoupements entre les fichiers de données. L'efficacité et l'opportunité du processus peuvent toutefois varier, et il faudrait évaluer chaque demande d'extraction. On croit savoir que la cohérence et la qualité des données du SIO font l'objet de préoccupations. Dans le cadre de la recherche sur la justice et les autochtones, il faut immédiatement souligner les problèmes associés à la catégorie du statut ethnique. Selon des études antérieures et les commentaires exprimés par divers fonctionnaires dans le cours du présent projet, il semble que cette source d'information ne soit pas complètement fiable, et ce, surtout en ce qui a trait au Québec. Certains documents, dont le rapport final de 1977 de la Commission sur la justice et l'activité criminelle des Indiens non inscrits et des Métis et, plus récemment, l'examen du Programme de liaison autochtone (39), font état de ces préoccupations depuis quelque temps. Il semblerait que les indications "Indien inscrit", "Indien non inscrit" et "Indien/non déclaré" soient -109 - particulièrement problématiques à l'intérieur de chaque catégorie. Or la crédibilité de la recherche sur les détenus autochtones dépend, en grande partie, de l'exactitude de cette information. Nous pouvons isoler les limites suivantes: a. Les renseignements proviennent des indications du détenu. Les procédés de collecte ne sont pas normalisés conformément à un ouvrage particulier (comme le Manuel de gestion des cas), et il peut y avoir des divergences, selon la façon dont on définit et dont on applique le champ d'information. b. Avant 1977-1978, la structure d'encodage prévoyait les catégories autochtones suivantes: "Indien d'Amérique du Nord", "Métis" et "Eskimau". La catégorie "non déclaré" renvoyait à toutes les origines ethniques non précisées. c. Avant mars 1983, seules trois grandes catégories s'appliquaient aux autochtones. On relevait "Indien d'Amérique du Nord", "Métis" et "Inuit". La catégorie "non déclaré" renvoyait toujours à tous ceux qui, sans distinction, n'avaient précisé aucune origine ethnique. d. Depuis mars 1983, on relève un nombre accru de catégories: "Indien inscrit", "Indien non inscrit", "Indien d'Amérique du Nord (non déclaré)", "Métis" et "Inuit". On a introduit une catégorie -110 - additionnelle, "Autres", pour rendre compte de ceux qui ne sont pas d'ascendance autochtone et qui n'ont précisé aucune origine ethnique. Il est important de noter que les admissions en vertu de la catégorie "non déclaré" antérieures à mars 1983 n'ont fait l'objet d'aucune révision pour déterminer si le statut d'autochtone pouvait être reconnu et encodé de nouveau. Par conséquent, la catégorie "Indien d'Amérique du Nord (non déclaré)" est sous-dénombrée, et de façon indéterminée, quant aux 145 cas qui y sont recensés. 2. Éléments d'information: Emplois éventuels et limites a. Fichier de renseignements sur le contrevenant: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: indicatif du fichier de nom d'emprunt; date du changement; date d'entrée de la transaction; indicatif du fichier des caractéristiques; numéro de série des empreintes digitales (NSED); infraction principale-vie; type d'infraction-vie; indicatif du fichier descriptif; date de naissance; lieu de naissance; citoyenneté; apparence du contrevenant; niveau d'instruction; couleur des yeux; couleur des cheveux; taille; langue; état civil; nom; plus proche parent; adresse du plus proche parent; race; résidence; cote de sécurité; sexe; poids; code approximatif; code d'identification de l'utilisateur; indicatif de mesure du poids. - 111 - Les éléments d'information de ce fichier sont particulièrement pertinents à la recherche sur le profil démographique des détenus autochtones. Nous précisons ci-dessous les éléments qui peuvent s'avérer utiles: i) Infraction principale-vie - Ce code désigne la plus grave infraction pour laquelle le contrevenant a été condamné au cours de sa vie. S'il y a plus d'une infraction, la valeur est égale à la peine la plus longue. S'il y a plus d'une infraction avec des peines identiques, la valeur est égale à l'infraction pouvant faire l'objet de la peine la plus longue. S'il y a plus d'une infraction avec des peines possibles identiques, la valeur est égale à la première infraction dont le contrevenant est reconnu coupable. ii) Type d'infraction-vie - Ce code est utilisé pour caractériser l'infraction selon les catégories suivantes: "5" (infraction punissable sur déclaration sommaire de culpabilité), "C" (complot), "A" (tentative) et "D" (contrevenant dangereux). Si le code est laissé en blanc, il renvoie à l'acte criminel tel qu'énoncé dans le Code criminel. Cette information peut être utile aux études comparées sur les risques de sécurité. iii)Date de naissance du contrevenant - La date de naissance du contrevenant, selon ce qu'il a lui-même indiqué (format du système: AAAA/MM/JJ). - 112 - iv) Niveau d'instruction - Le niveau d'instruction du contrevenant (illettré, primaire et secondaire terminés (années 1 à 13), éducation postsecondaire, non déclaré). Remarque: cet élément n'est pas introduit à l'heure actuelle. v) Langue - La langue que le contrevenant utilise d'ordinaire, selon ce qu'il indique (non déclarée, anglais seulement, français seulement, anglais et français, autre). Puisque cet ,élément d'information renvoie à la langue que le contrevenant utilise d'ordinaire, aux fins du processus pénal, et non à la langue maternelle, et que la catégorie "autre" n'est pas précisée, on ne dispose d'aucune donnée sur les langues autochtones. vi) nat civil - Selon les indications du contrevenant (célibataire, marié, conjoint de fait, veuf, séparé, divorcé) (40). vii) Plus proche parent - Nom et adresse partielle du plus proche parent, ainsi que sa relation avec le contrevenant, selon ce que celui-ci a indiqué. viii)Adresse du plus proche parent - Adresse du plus proche parent, selon les indications du contrevenant. -113 - ix) Race - Race, selon les indications du contrevenant (Blanc, Indien d'Amérique du Nord inscrit, Indien d'Amérique du Nord non inscrit, Indien d'Amérique du Nord (non déclaré), Métis, Inuit, Asiatique, Noir, autre). Selon le SIO on peut douter de la fiabilité et de la cohérence de ces données (voir ci-dessus). x) Résidence - Code correspondant à la province où résidait le contrevenant avant d'être condamné relativement à la dernière infraction. On ne peut, en vertu de système existant, préciser la communauté où réside le contrevenant. xi) Cote de sécurité - Selon ce qui est inscrit sur la formule de placement pénitentiaire. Remarque: ce code n'est peut-être pas introduit à l'heure actuelle. xii)Sexe - Masculin ou féminin. Il faudrait analyser davantage ces éléments d'information. Malheureusement, il semble que l'on ne consigne aucune donnée sur les facteurs familiaux, sociaux et économiques antérieurs à l'incarcération, ni sur le râle de l'alcool et des drogues. On a aussi omis d'autres variables clés, tels le lieu où l'infraction est commise et la résidence officielle du contrevenant. Ces renseignements peuvent toutefois être obtenus auprès d'autres sources, dont les fichiers manuels du SCC et de la CNLC. - b. 114 - Fichier des périodes d'emprisonnement - fédéral: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: admission - peine totale; établissement d'admission; admissioninfraction principale; admission-type d'infraction principale; type d'admission; peine totale; indicatif éviter de conduire; indicatif éviter les drogues; indicatif éviter le jeu; indicatif éviter les boissons alcooliques; indicatif éviter les personnes; indicatif éviter les endroits; indicatif dossier période courante; date de l'admission; date de l'appel; date de l'arrestation; date d'admissibilité à la libération conditionnelle de jour; date d'admissibilité à la libération conditionnelle; date de mise en liberté probable; date de mise en liberté; date de cessation de la surveillance; date d'admissibilité à l'absence temporaire sans escorte; date d'expiration du mandat; date du début de la peine-admission; date du début de la peine; indicatif d'expulsion; réduction méritée de peine; réattribution de la réduction méritée de peine; nombre d'évasions; indicatif d'état-évasions; numéro de série des empreintes digitales; établissements d'incarcération; nom du contrevenant; numéro du contrevenant; indicatif autres conditions; restriction au niveau de l'admissibilité à la libération conditionnelle; indicatif obligation de se présenter à la police; type de mise en liberté probable; indicatif de traitement psychiatrique; région de l'incarcération; libération conditionnelle-destination; type de mise en liberté; cote de sécurité; raison de la cote de sécurité; statut de l'appel; -115 - réduction statutaire de peine; organisme de surveillance; bureau de surveillance des libérés conditionnels; types de cessation de surveillance; indicatif de la période; période-infraction principal; période-type d'infraction principale; temps d'emprisonnement antérieur. c. Fichier des périodes d'emprisonnement - provincial: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: admission-établissement; type d'admission; peine totale; indicatif éviter de conduire; indicatif éviter les drogues; indicatif éviter le jeu; indicatif éviter les boissons alcooliques; indicatif éviter les personnes; indicatif éviter les endroits; date du changement; date d'admissibilité à la libération conditionnelle de jour; date d'admissibilité à la libération conditionnelle; date de mise en liberté; date de cessation de la surveillance; date d'expiration du mandat; date prévue de la mise en liberté; date du début de la sentence; numéro de série des empreintes digitales; établissement d'incarcération; infraction principale - chefs d'accusation; infraction principale; indicatif autres conditions; libération conditionnelle-destination; indicatif obligation de se présenter à la police; date de naissance du contrevenant-prov.; nom du contrevenant; sexe; indicatif de traitement psychiatrique; code d'identification d'utilisateur; type de mise en liberté; infraction de deuxième niveau-chefs d'accusation; organisme de surveillance; bureau de surveillance des libérés conditionnels; - 116 - type de cessation de surveillance; indicatif de la période. d. Fichier résumé des infractions: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: date du changement; date d'entrée de la transaction; numéro de série des empreintes digitalés; résumé des indicatifs de complice; résumé de description; résumé de l'accusation en instance 1; résumé de l'accusation en instance 2; résumé de l'accusation en instance 3; résumé - numéro de renvoi; résumé - indicatif de victime; résumé - arme utilisée 1; résumé - arme utilisée 2; indicatif de la période. e. Fichier des infractions: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: date du changement; date de la peine; numéro de série des empreintes digitales; indicatif d'infraction principale; code de l'infraction; durée de l'infraction - jours; durée de l'infraction - années; durée de l'infraction - mois; infraction - nombre de chefs d'accusation; infraction - lieu de condamnation; infraction - peine maximum; infraction - type de peine; infraction - numéro de classement; type d'infraction; indicatif de la période; code d'identification de l'utilisateur. - 117 - f. Fichier des caractéristiques du contrevenant: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: date du changement; numéro de série des empreintes digitales; caractéristiques du contrevenant; code d'identification de l'utilisateur. g. Fichier du nom d'emprunt du contrevenant: Les éléments d'information de ce dossier sont les suivants: date du changement; numéro de série des empreintes digitales; nom d'emprunt du contrevenant; code d'identification de l'utilisateur. h. Fichier des complices du contrevenant: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: adresse du complice; nom du complice, complice - SED; type de dossier; fichier de référence du complice; numéro de renvoi du complice; complice - blessures à la victime; date du changement; date d'entrée de la transaction; numéro de série des empreintes digitales. i. Fichier de transfert du détenu: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: date du changement; date du transfert du détenu; numéro de série des - 118 - empreintes digitales; numéro du détenu transféré; détenu transféré de l'établissement; motif du transfert du détenu; numéro de série du transfert du détenu; détenu transféré à l'établissement; indicatif de la période. j. Fichier des absences temporaires du détenu: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: date du changement; date limite de l'absence temporaire; date du retour de l'absence temporaire; date du début de l'absence temporaire; numéro de série des empreintes digitales; type d'absence temporaire sous escorte; fin de l'absence temporaire; absence temporaire-destination; heure limite de l'absence temporaire; personne autorisant l'absence temporaire; absence temporaire établissement; motif de l'absence temporaire; heure de retour de l'absence temporaire; heure du début de l'absence temporaire; type d'absence temporaire; indicatif de la période numéro du permis d'absence temporaire. k. Fichier des décisions de la Commission des libérations conditionnelles: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: date de la décision; décision-vote de la Commission; indicatif de décision annulée; décision - indicatif de groupe; décision établissement; décision - numéro; décision - recommandation; -119 - décision - région; décision - type; numéro de série des empreintes digitales; juridiction compétente; juridiction d'un bureau de libération conditionnelle; organisme de surveillance; indicatif de la période. 1. Fichier de transfert des libérés conditionnels: Les éléments d'information de ce fichier sont les suivants: date du transfert du libéré conditionnel, numéro de série des empreintes digitales; juridiction compétente; transfert du libéré conditionnel - destination; transfert du libéré conditionnel région; indicatif de la période. m. Fichier des incidents dans les établissements: Selon le Répertoire de données SIO, le fichier contiendra les éléments d'information suivants: date du changement; date d'entrée de la transaction; numéro de série des empreintes digitales; incident - type de tribunal; description de l'incident; traitement de l'incident; date du traitement de l'incident; renvoi au fichier de l'incident; blessures lors de l'incident; incident type de détenu; incident - implication du détenu; incident plaidoyer du détenu; peine infligée au détenu; instigateur de l'incident; incident - établissement; incident - endroit; incident - méthode 1; incident - méthode 2; numéro de l'incident; incident - statut du contrevenant; incident - dommages aux biens; incident -120 - - indicatif du complice; incident - nombre de jours de la peine; heure de l'incident; type d'incident; incident - armes - objet interdit 1; incident - armes - objet interdit 2; indicatif de la période; incident - indicatif de force; incident - date de l'arrestation. 3. Raccord du SIO et du NSED On étudie actuellement la possibilité de relier le HO au NSED de la GRC. A l'heure actuelle, on a extrait un échantillon de 4% de la base de données afin d'élaborer le raccord et de le vérifier. Aux termes de la recherche sur la justice et les autochtones, on pourrait, grâce à ce raccord NSED/SIO, examiner l'ensemble du casier judiciaire d'un contrevenant, puisque le NSED, contrairement au HO, rend compte de toutes les infractions, sans se limiter à la plus grave. Le système ne fait toutefois état que des actes criminels ou des infractions mixtes où interviennent des actes criminels et des infractions punissables sur déclaration sommaire de culpabilité; en outre, nous en ignorons les paramètres. On n'a pas encore établi dans quelle mesure on aura accès aux données les plus anciennes du casier judiciaire du contrevenant, puisque les codes du SIO et du NSED ont été modifiés dans les années 1970, ce qui peut limiter la recherche documentaire. A l'heure actuelle, dans le cadre du NSED, on a accès à des casiers complets qui remontent aux années 1920; ces renseignements portent en outre sur les jeunes contrevenants qui ont un NSED et les individus à qui on accorde le pardon, mais ces catégories seront probablement - 121 - éliminées de la base de données, conformément aux exigences de la législation. Il pourrait y avoir des difficultés et des restrictions quant au type de données disponibles sur les détenus autochtones. Ainsi, il faudrait encore s'appuyer sur la variable raciale du SIO, puisque le NSED ne consigne la race qu'en fonction des catégories "Blanc" ou "non-Blanc" (selon les indications de l'agent). Malheureusement, hormis les antécédents criminels complets, le NSED ne peut fournir l'information non consignée du SIO, dont le lieu où l'infraction est commise, et le rôle des drogues et de l'alcool. A l'avenir, on mentionnera probablement le corps de police qui rapporte le crime, et on saura ainsi où l'infraction est commise. Si le raccord NSED/SIO s'avère fructueux, on disposera de données qui alimenteront la recherche sur les modèles d'antécédents criminels, dans le contexte des infractions les plus graves. 4. Rapports disponibles a. Rapports de profils de population: Dans le cadre du SIO, on produit des profils de population annuels qui, depuis 1977, rendent compte séparément des populations autochtones et non autochtones. On y trouve des renseignements selon l'établissement et la région, et, au niveau national, des - 122 - données sur les déten rus fédéraux incarcérés dans les établissements provinciaux. Les tables qui y figurent portent sur les éléments suivants: 1. Type d'admission. 2. Infraction principale. 3. Province où la sentence a été prononcée. 4. Peine totale. 5. Peine purgée depuis la dernière admission. 6. Nombre d'incarcérations antérieures. 7. Détenus admissibles à l'AISE, à la LCJ et à la LCC dans les deux ans à venir. 8. Date probable de mise en liberté quant aux élargissements en vertu de la SO. 9. Infractions commises. 10. Citoyenneté. 11. Province de résidence. 12. Age. 13. Race. 14. Langue. 15. Religion. 16. État civil. Au provincial, l'information n'est pas communiquée selon le sexe, ce qui crée des difficultés. Le personnel du SIO nous a toutefois appris qu'il est possible d'extraire ces données, mais qu'on ne le - 123 • fait généralement pas dans le cadre de ce rapport. b. Statistiques comparées: l'ouvrage intitulé "Native and Non-Native Federal Inmates - A Five-Year History" (41) Ce rapport ne provient pas du 510, mais il illustre comment on peut utiliser le Système pour obtenir une analyse descriptive en séries chronologiques des différences entre autochtones et non autochtones. C. Systèmes d'information manuels 1. Dossiers des détenus du SCC: administration centrale Outre les dossiers de détenus décrits ci-dessous, on trouvait, à l'Administration centrale d'Ottawa, un registre de fichiers mentionnant le sujet de documents qui portaient sur les antécédents carcéraux des détenus. Le système a toutefois été aboli en août 1986: en effet, il s'agissait, dans la plupart des cas d'une copie des dossiers des contrevenants, et les originaux, à l'exception de la correspondance des détenus, étaient conservés dans le champ d'information. Les fichiers seront transférés au Centre fédéral de documents des Archives publiques, à Ottawa, où ils seront conservés pendant cinq ans. - 124 - Nous énumérons ci-après le type de documents qu'il est probable de trouver dans ces fichiers. La formule de placement pénitentiaire, le rapport sommaire d'évolution et l'appréciation communautaire présenteront davantage d'intérêt dans le contexte de la recherche sur les détenus autochtones. On dispose ainsi de données qualitatives auxquelles le système automatisé ne nous donne pas accès. L'exhaustivité des fichiers varie selon le cas: a. formulaire d'admission; b. numéro de série des empreintes digitales; c. appréciation communautaire (établie en fonction d'entretiens avec la famille ou les amis et connaissances du détenu; on y mentionne des noms ainsi que le lien de ces personnes avec le détenu; des données sur l'emploi et l'éducation; le logement, les finances; le soutien et l'accueil de la communauté; des considérations particulières; des demandes de surveillance); d. Rapport de placement pénitentiaire (contient les renseignements qui ont servi au classement et au placement du détenu; on y trouve de l'information sur des données personnelles; la cote de sécurité; les antécédents en matière de violence; les facteurs relatifs aux programmes de l'établissement; l'éducation et l'emploi; l'usage de drogues et d'alcool; une analyse de besoins; les intérêts occupationnels ou relatifs aux programmes); -125 - e. Rapport sommaire d'évolution (examen de cas, rédigé à l'intention d'organismes décisionnels, et portant sur les transferts entre établissements et les libérations conditionnelles; on y relève de l'information pertinente aux antécédents criminels du détenu; on y mentionne la participation aux programmes; les relations avec le personnel et les autres détenus; les antécédents et les projets relatifs aux transferts; le classement de sécurité; les contacts sociaux, l'emploi du temps libre; les condamnations quant aux infractions commises dans l'établissement; la rémission de peine méritée); f. Appréciation des services de psychologie, lors de l'accueil; g. Formule de transfert/Mandat; h. Permis d'absence temporaire; i. Rapport des mesures de sécurité préventives quant à un incident inhabituel; j. Rapport des blessures subies par le détenu; k. Rapport des services médicaux; 1. Rapport trimestriel de surveillance; - 126 - m. Rapport spécial de surveillance. Il faudrait examiner le dossier de certains détenus autochtones pour déterminer l'exhaustivité de l'information contenue dans ces fichiers. Il est nécessaire, pour ce faire, d'obtenir la permission écrite du SCC. 2. Dossiers des détenus du SCC - Établissements Chaque établissement maintient un dossier complet sur les détenus qui y sont incarcérés (42). On peut y trouver le type de documents suivants: a. Mandat d'incarcération; b. Formule d'admission; c. Rapport du NSED; d. Appréciation communautaire (selon ce qui est indiqué ci-dessus); e. Rapport de placement pénitentiaire (selon ce qui est indiqué ci-dessus); f. Rapport d'évaluation psychologique, lors de l'accueil; g. Rapport sommaire d'évolution (selon ce qui est indiqué ci-dessus); h. Formule de transfert/Mandat; i. Rapport d'enquête sur le détenu; j. Rapport des mesures de sécurité préventives quant à un incident inhabituel; k. Rapport médical; -127 - 1. Rapport du Conseil de discipline; m. Désignation de cellule; n. Documentation sur l'absence temporaire; o. Documentation sur la libération conditionnelle; p. Rapport trimestriel de surveillance; q. Rapport spécial de surveillance; r. Notification des motifs de suspension; s. Mandat de suspension. D. Documentation sur les programmes Le SCC ne maintient aucun inventaire des programmes disponibles, dont les programmes autochtones; la seule exception à la règle est le Manuel de gestion des cas doté d'une matrice de programmes (et où on mentionne entre autres les services de counseling dispensés aux autochtones). On ignore si cette source d'information est maintenue sur une base habituelle. 1. Données sur les services de psychologie a. Fichiers sur la condition psychologique du détenu: On compile des données sur la participation autochtone, relativement aux services de psychologie, ainsi que sur l'issue et les effets de cette participation. Les fichiers sont considérés comme confidentiels et il est nécessaire, pour y avoir accès, d'obtenir le consentement écrit du SCC ainsi que celui du détenu, - 128 - si l'on compte entreprendre des recherches. b. Données sur la participation aux programmes: Les services de psychologie ont récemment compilé un inventaire des programmes ayant trait à la dépendance envers les substances et à l'usage abusif qui en est fait. Dans la plupart des cas, il semble que ce sont les établissements qui consignent les données sur la participation aux programmes, et que les méthodes de consignation peuvent varier quelque peu, selon l'établissement et le programme. Les statistiques, tels les rapports trimestriels transmis aux administrations nationale et régionales, peuvent se présenter sous diverses formes (ainsi, on peut omettre l'information sur l'individu) mais la race n'est jamais mentionnée. Ainsi, au mieux, l'extraction de données impliquerait un processus manuel en vertu duquel on ferait correspondre l'information aux participants, nonobstant tout programme visant particulibrement les autochtones. De nombreux programmes sont gérés par les communautés ou sont établis à partir de celles-ci; la consignation des données et la teneur des comptes rendus peuvent donc varier considérablement. Il faudrait évaluer des données en fonction de chaque cas. - 129 - c. Suicides et blessures À l'Administration centrale, on a accès à des données sur l'ensemble des suicides et des blessures (rapportées) que s'infligent les détenus. L'information est disponible d'après le nom et le NSED du détenu, et il serait relativement facile de déterminer le nombre d'autochtones impliqués. Les données sont disponibles sur une base annuelle. 2. Données sur l'éducation a. Documentation sur les programmes: Outre les programmes d'éducation habituels auxquels participent autochtones et non-autochtones, le SCC élabore une politique visant à offrir aux premiers des programmes d'éducation spéciaux. Actuellement, les activités se limitent è la région du Pacifique où un autochtone dispense, à temps plein, des cours de base en culture autochtone. b. Données sur la participation aux programmes: Outre les données sur la participation à des cours conçus pour les autochtones (et qui peuvent être compilées sous diverses formes), le SCC maintient un système de dossiers sur les étudiants et un compte rendu trimestriel de l'inscription étudiante, compilé -130 - manuellement. Les données sur le niveau d'éducation des détenus, lors de l'incarcération, et leur rendement relativement aux programmes d'éducation doivent être extraites de chaque dossier (43). On met actuellement sur pied un systeme informatisé de formation et d'éducation (SIFE). Il s'agit d'un relevé scolaire faisant état du nom de l'étudiant, de sa date de naissance et de la langue qu'il utilise d'ordinaire (anglais ou français seulement); il n'y aurait aucune information sur la race, et il serait alors nécessaire de colliger manuellement ces données. 3. Données sur l'emploi a. Documentation sur les programmes: Le SCC met en oeuvre un certain nombre de programmes d'emploi au sein des établissements, lesquels ont trait à l'industrie, au traitement automatisé des documents, à l'agriculture et à l'entretien. b. Données sur la participation aux programmes: Le SCC compile des statistiques sur l'emploi des détenus, mais sans toutefois répartir les données en fonction de la race. Il faudrait donc extraire de chaque dossier l'information sur la participation autochtone et non autochtone au chapitre des programmes d'emploi. -131 - 4. Données sur l'élargissement communautaire Les sources manuelles et automatisées énumérées ci-dessus donnent accès aux données sur l'élargissement communautaire. Les organisations communautaires qui dispensent des services aux détenus peuvent en outre compiler des données sur ce type de mise en liberté. Selon une étude récente sur l'un de ces programmes, qui porte précisément sur les détenus autochtones (le Programme de liaison autochtone), il semble que, même si l'on dispose de certains renseignements qualitatifs et quantitatifs, les organismes ne colligent pas tous la même information (44). E. Commission nationale des libérations conditionnelles 1. Fichiers manuels Outre l'information sur les libérations conditionnelles compilée par le 510, la Commission nationale des libérations conditionnelles maintient des dépôts de dossiers régionaux à Halifax, Montréal, Kingston, Saskatoon et Vancouver. L'information reccueillie est analogue à celle qui figure au registre central du SCC; on y relève de plus toutes les données ayant trait aux décisions de la Commission des libérations conditionnelles et aux demandes qui lui sont adressées. On estime que ces fichiers sont généralement plus complets que ceux de l'Administration centrale du SCC. On y trouvera les documents suivants: - 132 - a. Formulaire d'admission; b. Rapport du NSED; c. Appréciation communautaire; d. Rapport de placement pénitentiaire; e. Rapport d'évaluation des services de psychologie, lors de l'accueil; f. Rapport sommaire d'évolution; g. Formule de transfert/Mandat; h. Compte rendu des demandes de libération conditionnelle, des décisions rendues et de l'élargissement; i. Compte rendu des demandes d'absence temporaire, des décisions rendues et du permis accordé; j. Rapports trimestriels de surveillance; k. Rapports spéciaux de surveillance; 1. 2. Notification et Mandat de suspension. Système informatisé d'information sur la libération conditionnelle ( SIILC ) Outre les composantes de la CNLC intégrées au SIO, la CNLC est en train de mettre sur pied un système informatisé d'information sur la libération conditionnelle. Cette base de données servira essentiellement d'outil de gestion afin de fixer et de gérer les dates relatives è la libération conditionnelle des détenus. A l'heure actuelle, le SCC et la CNLC mettent en place un système de raccord grâce auquel les données seront transférées électroniquement entre les deux organismes. -133 - Selon la documentation pertinente, on tiendra compte, dans ce système, de la variable raciale, et il sera possible de produire des totalisations croisées relativement à des éléments tels les taux comparés de demandes de libération conditionnelle, de renonciation et de retrait. La CNLC produit actuellement une série de rapports annuels qui tiennent compte de la race (autochtone/non-autochtone); ces rapports ont trait à la région des Prairies, où vivent un grand nombre d'autochtones. F. Résumé Dans le présent chapitre, nous avons examiné les sources de données compilées par le Service correctionnel du Canada (SCC) et la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC). Le système d'information opérationnelle (SIO) du SCC consigne de l'information sur tous les détenus fédéraux incarcérés depuis 1970. On y trouve des données sur la démographie, l'infraction, l'expérience en établissement de détention et la libération conditionnelle. Dans le cadre de ce système, on se prépare actuellement à dresser l'inventaire de tous les systèmes automatisés du SCC, ce qui facilitera l'accès aux données. On se préoccupe de l'exactitude des données sur l'origine raciale compilées par le SIO. Selon des rapports récents, il semble que la population autochtone soit largement sous-dénombrée. On signale en outre que les méthodes de collecte peuvent être incohérentes. La Direction des -134 - détenus autochtones et des femmes détenues normalise actuellement la définition du statut autochtone. On espère que la qualité des données sur l'admission s'en trouvera améliorée. Le SIO est la source d'information la plus complète sur les détenus autochtones; le système comporte toutefois des faiblesses manifestes. Ainsi, l'information précarcérale n'est pas consignée, et des variables clés sont omises; on ne collige aucune donnée sur le rôle des drogues et de l'alcool dans la perpétration de l'infraction, le lieu où l'infraction est commise, la résidence officielle du contrevenant lors de l'arrestation et les antécédents criminels du contrevenant. L'information peut toutefois être obtenue auprès de sources manuelles, dont les fichiers de détenus du registre central du SCC et ceux maintenus par les établissements correctionnels. On étudie la possibilité d'établir un raccord entre le SIO et le NSED, ce qui permettrait aux chercheurs d'examiner plus à fond les antécédents criminels des contrevenants. Enfin, la documentation sur les programmes et les données sur la participation constituent une lacune additionnelle. Outre les fichiers manuels de la cm.q, le SIO donne accès aux données sur la libération conditionnelle. La CNLC élabore actuellement un système de gestion d'information (SIILC) qui permettra peut-être aux chercheurs d'analyser plus à fond les taux comparés de demandes de libération conditionnelle, de renonciation et de retrait. - 135 - CHAPITRE 7 - RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET DES RECOMMANDATIONS A. Bases de données contextuelles Les sources primaires définies dans le présent projet comprennent Statistique Canada, le Centre canadien de la statistique juridique, Affaires indiennes et du Nord Canada et Santé et Bien-Etre social Canada. Par l'entremise, principalement, des données du recensement et d'autres sources de données administratives, Statistique Canada peut fournir une vaste gamme de renseignements sur les autochtones, tant aux niveaux national et provincial qu'à l'échelle de sous-unités particulières. Les données du Recensement de 1981 sont plus détaillées. Dans le cadre d'un programme sur les groupes cibles, récemment mis sur pied, on s'attend à faciliter l'extraction et l'intégration de sources de données disparates. Affaires indiennes et du Nord Canada peut fournir, sous diverses formes, données sur les Indiens inscrits habitant les réserves. Il existe en outre une source d'information additionnelle sur toutes les catégories d'autochtones: il s'agit de totalisations croisées compilées par Statistique Canada pour le compte d'AINC, et qui sont établies à partir des données du recensement. Dans le cadre du Programme national de lutte contre l'abus de l'alcool et des drogues chez les autochtones, administré par Santé et Bien-Etre social Canada, on a accès à des données régionales sur l'usage et les effets de -136 - l'alcool, relativement à des 'réserves indiennes et (dans une certaine mesure) à d'autres communautés autochtones. B. Modèles de criminalité urbains et ruraux Les sources de données existantes, dont le Centre canadien de la statistique juridique, la GRC et d'autres organismes chargés de l'exécution de la loi, ne peuvent brosser qu'un tableau partiel des modèles de criminalité autochtones. Elles rendent compte, fondamentalement, des modèles de criminalité propres aux réserves (d'après les données de la Déclaration uniforme de la criminalité du CCSJ) et des modèles d'homicide (d'après le Programme sur l'homicide du CCSJ). Les sources de données, à d'autres niveaux du système de justice pénale (dont les tribunaux, les instances de probation et les établissements correctionnels) ne peuvent, à l'heure actuelle, fournir d'information plus complète. C. Jeunes contrevenants autochtones La Loi sur les jeunes contrevenants modifiera à certains égards l'information existante, et on a entrepris de mettre sur pied des systèmes d'information qui rendent compte des systèmes fédéral et provinciaux. Nous n'avons pu déterminer si l'on collige (ou si l'on colligera) des données sur l'origine raciale. Il est toutefois reconnu que les autorités fédérales doivent obtenir ces renseignements. - 137 - D. Détenus autochtones au sein des établissements fédéraux Les sources de données fédérales disponibles, principalement, par l'entremise des systèmes d'information manuels et automatisés du Service correctionnel du Canada (SCC) et de la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC) peuvent fournir une vaste gamme de renseignements sur la situation précarcérale, carcérale et postcarcérale des autochtones et des non-autochtones; ce sont les bases de données les plus complètes dont nous disposions. Mais elles comportent toutefois des failles: la justesse et la fiabilité des données sur l'origine raciale constituent en effet une préoccupation majeure. E. Conclusions L'absence relative de données solides sur l'origine raciale est un problème majeur en matière de recherche. Seules deux sources, soit Statistique Canada et le Service correctionnel (SCC), colligent régulièrement des données de ce type. Il faut en outre reconnaître que les méthodes de collecte varient selon la source de données: en effet, dans le cas de Statistique Canada, les procédés, limites et paramètres d'erreur sont clairement définis, alors que l'on ignore, en grande partie, dans quelles conditions se fait la collecte au SCC. - 138 - Les données sur l'origine raciale ne sont pas régulièrement colligées aux autres niveaux du système de justice pénal. Trois facteurs expliquent cet état de choses: 1. on souligne, dans le milieu juridique et pénal, qu'il importe de favoriser un processus décisionnel équitable de par le système de justice pénale, et on estime que la collecte d'information sur l'origine raciale mettra ce principe en danger; 2. on invoque le droit à la vie privée imparti à chacun, et on s'interroge quant à la légitimité de toute demande de renseignements sur l'origine raciale; 3. enfin, les répercussions de l'article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés sont incertaines. Ainsi, au chapitre de la recherche sur la justice et les autochtones, l'absence d'un mandat clair de collecte d'information s'avère un problème central. -139 - NOTES 1. Haveman, P. et al., Law and Order for Canada's Indigenous People. (Rapport pour spécialistes, direction des programmes, n° 1984-07). Rédigé en vertu d'un contrat avec la division de la recherche du ministère du Solliciteur général (Secrétariat), Ottawa, 1984. 2. LaPrairie, C. et Craig, B., Native Criminal Justice Research and Programs: An Inventory. (Rapport pour spécialistes, division des programmes, n° 1984-8). Ottawa. 3. Voir Statistique Canada. Qualité des données: population totale, et qualité des données: échantillon de population. Profil statistique du Canada, des Provinces et des Territoires. Essentiellement, cette source ne dénombre pas tous les autochtones; en effet, on a inclus, dans la base de données, 5 000 Indo-Pakistanais (ou autres origines ethniques); on a exclu environ 10 000 femmes non autochtones dont le statut juridique est celui d'Indienne inscrite, ainsi que 5 200 autochtones détenus dans les établissements correctionnels; on a tenu compte de 1 000 Indiens Micmac de Terre-Neuve non mentionnés dans les registres d'AINC; et, enfin, les réserves suivantes ne se sont pas déclarées auprès du recenseur: Big Cove (Nouveau-Brunswick), Kanawake (Québec), Constance Lake (Ontario), Stoney (Alberta), Peigan (Alberta) et Cowichan (Colombie-britannique). De plus, selon le Conseil autochtone du Canada, les chiffres recueillis par Statistique Canada seraient largement inférieurs au nombre réel d'autochtones, quant à chaque groupe d'Indiens non inscrits. (Voir "Métis Dispute Population Total", in The Citizen, Ottawa, le 3 février 1983). 4. Voir le ministère du Solliciteur général, Review of Consultative Papers on the Impact of the Young Offenders Act on Native Juveniles. Rédigé en vertu d'un contrat par le groupe de consultants Lilith Research Consultants, Ottawa, 6 juillet 1984. 5. Haveman, et al., op. cit. -140 - 6. Newby, Liza. Native People of Canada and the Federal Corrections Systems: Development of a National Policy - A Preliminary Issues Report. Rédigé en vertu d'un contrat avec la division des politiques, direction de la politique, de la planification et de l'administration, SCC, Ottawa, décembre 1981. 7. The Research Group (C. Canfield et L. Drinnan), Comparative Statistics - Native and Non-Native Inmates - A Five-Year History. Rédigé en vertu d'un contrat avec la division des politiques, direction de la politique, de la planification et de l'administration, SCC, Ottawa, décembre 1981. 8. Moyer, et al. Native Sentencing in Canada: An Analysis of Custodial Admissions (version préliminaire en cours, page 5.2). Ottawa: division de la recherche, ministère du Solliciteur général (Secrétariat), 15 janvier 1985. 9. Ibid. [sic]: page 34. 10. Wormith, J.S., Borzecki, Mark et Black, Walter. Application des tests du MMPI aux détenus autochtones: normes et considérations spéciales. (Rapport pour spécialistes, direction des programmes, n° 1984-05). Ottawa: ministère du Solliciteur général (Secrétariat), 1984. 11. On peut lire ce qui suit dans le récent Rapport du Comité consultatif chargé par le Solliciteur général du Canada d'étudier la gestion des établissements correctionnels (le rapport Carson): [TRADUCTION] "On tire les contrevenants autochtones de leur culture et de leur milieu tribal, et on les oblige à s'adapter à des conditions d'emprisonnement conçues pour la population non autochtone. L'aliénation et le ressentiment qui en découlent peuvent souvent mener à la violence" (page 50). Il est intéressant de noter que le Chef des relations communautaires et des programmes spéciaux a entrepris, à l'été de 1976, de concert avec le Chef du SIO (Service des pénitenciers canadiens) et la division de la recherche du -141 Ministère, un projet-pilote intitulé "A Study to Measure the Dangerousness of Native Offenders". Il s'agissait d'examiner les dossiers des détenus autochtones et non autochtones, en fonction de l'infraction commise et d'autres variables socio-démographiques. Nous ignorons les résultats de cette étude, car il semble que l'on n'ait produit aucun rapport final. Rahim, M.A. Guide to Statistics on Native Offenders. Ottawa: ministère du Solliciteur général du Canada, août 1977, page 22. 12. Voir Canfield, Newby, op. cit., et le Groupe de travail du Ministère sur la mise en liberté sous condition. Etude du Solliciteur général sur la mise en liberté sous condition. Ottawa: Approvisionnements et Services, mars 1981. 13. LaPrairie, C. "Criminal Justice and Socio-Demographic Data on Native Women", op. cit. et "Native Women and Crime", Perception, vol. 7(4): pages 25-27. 14. Par "famille", on entend la famille immédiate, la parenté ainsi que les conjoints de fait. Voir Statistique Canada, Homicide au Canada: un tableau synoptique, n° de catalogue 4-2400-502. Ottawa: ministère de l'Industrie et du Commerce, juin 1976, pages 86-87. 15. En vertu de la Loi sur les jeunes délinquants, les juridictions appliquaient différents paramètres au chapitre de l'âge. Les données sont toutefois recueillies selon une méthode uniforme, depuis le ler avril 1985. 16. Selon Statistique Canada, seuls 20% des autochtones qui vivent en milieu urbain habitent des villes de plus de 100 000 habitants; il faut donc recueillir de l'information sur l'expérience des autochtones qui vivent dans des centres urbains de moindre importance. Statistique Canada, Les autochtones du Canada, op. cit. 17. Il peut y avoir d'autres dimensions raciales que le Ministère voudrait explorer. Cependant, dans le cadre de la présente étude, -142 nous ne pouvons isoler ni recommander de catégories particulières. 18. Lors du recensement de 1971, on n'a prévu aucune catégorie pour les personnes d'ascendance autochtone mixte; en 1951 et 1961, on n'a recensé que les personnes d'ascendance autochtone qui habitaient une réserve; en 1941, on a tenté d'isoler l'ascendance autochtone mixte; enfin, de 1911 à 1931, les personnes d'ascendance mixte n'ont pas été dénombrées. Voir Statistique Canada, Recensement de la population totale (1981). 19. Les recensements de 1911 à 1931 font exception à la règle; voir Statistique Canada, Bande de données et microfiche sur les autochtones, pages 66-68, où l'on examine comment on définissait, aux fins du recensement, l'origine ethnique dans le cas des autochtones; voir aussi le Répertoire du recensement de 1981 et Qualité des données de 1981: échantillon de population, pour une étude plus poussée. 20. Voir Bande de données et microfiche sur les autochtones, op. cit., page 66. 21. On examine actuellement la possibilité d'inclure les détenus dans le recensement de 1986. 22. On remarquera que les données relatives aux réserves peuvent comporter des erreurs, car on arrondit au hasard le dernier chiffre de chaque cellule de totalisation que l'on doit utiliser à l'extérieur de Statistique Canada. Le processus vise à protéger l'idendité des personnes recensées. De plus, en raison de la nature confidentielle des renseignements et de la fiabilité des données (laquelle est mise en doute), il se peut que l'on supprime entièrement les données aux niveaux inférieurs de regroupement. La disponibilité des données sur les réserves peut donc en être touchée. -143 23. Centre canadien de la statistique juridique. Background Paper: Demographic Composition and Demand for Justice Services (version préliminaire). Rédigé par Lakaski, C.M., Intégration et Analyse, CCSJ, Ottawa, mars 1984. 24. Statistique Canada, Les autochtones du Canada, op. cit. 25. Report on Study to Assess Needs for Alcohol and Drug Abuse Treatment and Prevention Programs for B.C. Natrives (rédigé en vertu d'un contrat avec le Conseil tribal Nuu-chah-nulth par Adams, Egan and Shearer Planning Consultants); Regional Needs Assessments (version préliminaire, rédigée par The DPA Group pour le compte de l'Union of New Brunswick Indians); Yukon NNADAP Problem Statement and Needs Assessment Respecting Alcohol and Drug Abuse (version préliminaire, rédigée en vertu d'un contrat par le groupe de consultants Rutland Consulting Group, 30 juin 1984). 26. LaPrairie, C. et Craig, B. Native Criminal Justice Research and An Inventory. (Rapport pour spécialistes, direction des programmes, n° 1984-08). Ottawa: ministère du Solliciteur général, Programs: 1981. 27. Voir Hann, R. Historical Trends in Custodial Sentences: Project Description (Part I) (version préliminaire, rédigée en vertu d'un contrat avec le ministère du Solliciteur général du Canada, Ottawa, octobre 1984); et Sentencing Impact Study: Toronto and Federal Site Descriptions. (Rédigé en vertu d'un contrat avec le ministère du Solliciteur général du Canada, Ottawa, avril 1984). 28. Statistique Canada. Statistique de la criminalité et de l'application des règlements de la circulation, 1982. Ottawa: Approvisionnements et Services, no de catalogue 85-205, mars 1984. 29. Ces données renvoient à du matériel non publié. On remarquera qu'on ne nous a communiqué aucune analyse de l'information ni aucune évaluation de la démarche suivie. Nous ne mentionnons l'exemple que - 144 pour illustrer l'emploi potentiel des sources de données combinées, et l'on reconnaît que la démarche suivie devrait faire l'objet d'un examen plus poussé. 30. Voir Statistique Canada. 1981 Census Dictionary: Summary Guides and Data Quality, op. cit. 31. Statistique Canada. Homicide au Canada: un tableau synoptique. N° de catalogue: 4-2400-502. Ottawa: ministère de l'Industrie et du Commerce. 32. Ibid., pages 86-87. 33. LaPrairie, C. et Craig, B., op. cit. 34. On révisera les formulaires, mais on ignore actuellement la nature exacte des modifications. 35. Les chiffres se répartissaient ainsi: Winnipeg, 91/581 (15,66%); Edmonton, 29/250 (11,90%); Tribunaux itinérants de l'Alberta, 27/83 (32,53%); Vancouver, 19/347 (5,48%). 36. Silverman, R.A. National Study of the Functioning of the Juvenile Court: Edmonton-Descriptive Site Report (version préliminaire: décembre 1984, rédigée en vertu d'un contrat avec le ministère du Solliciteur général du Canada). En outre, on recommande une nouvelle analyse des données, en faisant du statut autochtone une variable indépendante. 37. La base de données du SIO peut contenir de l'information sur les détenus libérés conditionnellement avant 1970, si la date d'expiration du mandat était postérieure à 1974 au moment de la conversion du SISLC en 1981. 38. Répertoire des données du SIO. -145 - 39. Le Service correctionnel du Canada. The Native Liaison Program: A Review. (Rédigé en vertu d'un contrat avec le SCC par Elizabeth Lane. Whitehorse, Yukon, septembre 1983). 40. Selon une étude d'évaluation du SCC sur le Programme de visite aux familles, on relève des divergences, dans 103 cas sur 308, entre les données consignées par le SIO et celles qui proviennent d'entrevues ultérieures avec les détenus. Le service correctionnel du Canada, An Evaluation of the Private Family Visiting Program, (rédigé en vertu d'un contrat par le Bureau of Management Consulting. Ottawa, juillet 1983). 41. Op. cit., (rédigé en vertu d'un contrat par The Research Group pour le compte de la division des politiques, direction de la politique, de la planification et de l'administration, SCC, Ottawa, décembre 1981). 42. Nous ignorons sous quelle forme sont maintenus les dossiers des détenus fédéraux incarcérés dans les établissements provinciaux. 43. La sous-direction de l'évaluation et des projets spéciaux de la direction de la politique, de la planification et de l'administration du SCC prévoit actuellement évaluer le programme d'éducation qui fournit ces données. (Remarque: on s'attend à ce que l'étude tienne compte de la variable raciale). 44. Le Service correctionnel du Canada. The Native Liaison Program: A Review, op. cit. -146 - BIBLIOGRAPHIE Nous signalons au lecteur que la bibliographie ci-après n'est pas une liste exhaustive des documents disponibles sur les autochtones impliqués dans le système de justice pénale. On y trouvera plutôt des publications clés et des documents gouvernementaux particulièrement pertinents au mandat qui nous a été confié aux termes de la présente étude. Nous renvoyons le lecteur à l'ouvrage de Paul Havemaun (et al.), intitulé Law and Order for Canada's Indigenous People (Rapport pour spécialistes, direction des programmes, n° 1984-07), Ottawa, ministère du Solliciteur général du Canada, Secrétariat, 1984, pour un compte rendu plus détaillé des écrits qui portent sur la question. Gouvernement du Canada: Canada, Saskatchewan, Fédération des Indiens de la Saskatchewan. Joint Canada-Saskatchewan-FSIN Studies of Certain Aspects of the Justice System as they Relate to Indians in Saskatchewan (version préliminaire). Rapport rédigé par le Groupe de travail sur l'exécution de la loi, janvier 1985. Santé et Bien-are Canada: Division des programmes de santé communautaire, Direction générale des services médicaux: Alberta Indian Health Case [sic] Commission. NNADAP (National Native Alcohol and Drug Abuse Proqram) Needs Assessment Report. Edmonton, Alberta: Alberta Indian Health Care Commission, 16 mars 1984. 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